Processus implicite de dénomination de mots chez des enfants bilingues franco-turcs de 5 ans

Le débat actuel pose l’hypothèse de l’accès langagier sélectif ou non sélectif lors de la reconnaissance lexicale chez les locuteurs bilingues (Grainger 1991, Dijkstra & Van Heuven 2002, Kroll et al. 2008). Que se passe-t-il pour les mots dont la prononciation est similaire et le sens est quasi-...

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Published inCognitextes no. 8
Main Authors Oker, Ali, Akinci, Mehmet-Ali
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Association française de linguistique cognitive 28.12.2012
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Summary:Le débat actuel pose l’hypothèse de l’accès langagier sélectif ou non sélectif lors de la reconnaissance lexicale chez les locuteurs bilingues (Grainger 1991, Dijkstra & Van Heuven 2002, Kroll et al. 2008). Que se passe-t-il pour les mots dont la prononciation est similaire et le sens est quasi-identique dans les deux langues (items congénères), c’est-à-dire pour les emprunts ? Afin de répondre à cette question, nous avons eu recours à une tâche de dénomination de 36 images. L’étude a été réalisée auprès de 18 enfants bilingues franco-turcs et 18 enfants monolingues français, âgés de 5 ans et vivant tous dans l’agglomération lyonnaise et scolarisés à l’école maternelle depuis la petite section, présentant, pour les bilingues, un bilinguisme précoce consécutif. Lors de cette étude, nous nous sommes rendu compte que certains enfants utilisaient leurs connaissances en langue première (le turc) lors de cette tâche alors que celle-ci s’effectuait dans leur langue dominante (le français). Nos résultats ont révélé des performances supérieures pour la tâche de dénomination pour les items congénères. Cela semble suggérer que ces enfants bilingues connaissaient implicitement ces mots communs. D’une part, ce résultat met en difficulté l’idée selon laquelle un bilingue n’utiliserait pas de mots provenant de sa langue première lorsqu’il produit la parole dans sa seconde langue (Poulisse 1999, Costa & Santestéban 2004) et, d’autre part, il fournit des arguments en faveur de la théorie selon laquelle les deux langues sont activées chez le bilingue même si ce dernier ne s’exprime que dans une seule langue (Kroll et al. 2008).
ISSN:1958-5322
1958-5322
DOI:10.4000/cognitextes.626