My Ghost can bear no more; but comes to Rage »: spectres de Shakespeare sur les scènes de la Restauration anglaise

En février 1700, alors que la dernière réplique de Measure for Measure vient d’être prononcée, le fantôme de Shakespeare fait irruption sur scène, écumant de rage, pour apostropher dramaturge, comédiens et public lors d’un épilogue vigoureux. La pièce, dont la représentation provoque l’ire de Shakes...

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Published inArrêt sur scène / Scene Focus no. 11
Main Author March, Florence
Format Journal Article
LanguageFrench
Published IRCL (UMR 5186) CNRS/Université Paul-Valéry Montpellier 3 31.12.2022
Institut de Recherche sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières
SeriesScènes de spectres dans le théâtre européen de la première modernité (XVIe-XVIIIe siècles)
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Summary:En février 1700, alors que la dernière réplique de Measure for Measure vient d’être prononcée, le fantôme de Shakespeare fait irruption sur scène, écumant de rage, pour apostropher dramaturge, comédiens et public lors d’un épilogue vigoureux. La pièce, dont la représentation provoque l’ire de Shakespeare, est une adaptation de Charles Gildon : Measure for Measure ; or Beauty The Best Advocate. L’on s’attachera à analyser les processus et les effets de la dynamique de spectralisation à l’œuvre dans cet épilogue nécromantique. Écrit à la toute fin de la période de la Restauration, le paratexte revient sur quarante années de théâtre restauré après le traumatisme de l’Interrègne puritain. Le spectre de Shakespeare convoque à son tour d’autres spectres, faisant de l’épilogue à la fois une fabrique mémorielle, une zone de négociation entre le médium théâtral, son histoire et sa mémoire, et un espace critique à tous les sens du terme, puisqu’il se définit comme une mise en crise et que s’y ébauche un discours sur les esthétiques dramatiques et scéniques. Enfin, il s’agira de voir dans quelle mesure, en cristallisant la dialectique de l’imitation et de la distanciation, la spectralisation de Shakespeare pose les premiers jalons de la construction du mythe shakespearien qui se développe au xviiie siècle pour devenir bardolâtrie au xixe siècle.
ISSN:2268-977X
2268-977X
DOI:10.4000/asf.2865