F17 : Histoplasmose disséminée chez une patiente non infectée par le VIH en dermatologie à Lomé, Togo
L’histoplasmose est une mycose profonde endémique en Afrique centrale et occidentale. Nous rapportons une forme disséminée chez une patiente non infectée par le VIH en dermatologie à Lomé. Une patiente de 35 ans, d’origine rurale a été reçue en consultation dermatologique pour des lésions nodulaires...
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Published in | Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 143; no. 4; pp. S18 - S19 |
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Main Authors | , , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.04.2016
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Subjects | |
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Summary: | L’histoplasmose est une mycose profonde endémique en Afrique centrale et occidentale. Nous rapportons une forme disséminée chez une patiente non infectée par le VIH en dermatologie à Lomé.
Une patiente de 35 ans, d’origine rurale a été reçue en consultation dermatologique pour des lésions nodulaires disséminées au visage, au tronc et aux membres et évoluant depuis 4 mois. L’interrogatoire révélait une notion d’élevage de volailles 7 ans plutôt. À l’examen, la patiente était en bon état général, apyrétique et sans manifestations respiratoires. On notait des lésions nodulaires fermes, indolores au début, devenant secondairement douloureuses et évoluant vers un ramollissement et une ulcération torpide au centre. Ces lésions étaient associées à de petites papules translucides d’aspect mollusco’ïde, et des adénopathies cervicales et inguinales de consistance molle. Il y avait également une tuméfaction douloureuse de l’épaule gauche sans not ion de traumatisme, rendant impotent ledit membre supérieur. L’histologie d’une biopsie d’un nodule montrait un épiderme acanthosique discrètement kératosique, et dans le derme, des lésions granulomateuses nodulaires faites de cellules géantes à corps étranger, d’histiocytes et de polynucléaires altérés autour de levures de grande taille avec un double contour. L’examen mycologique direct a retrouvé des levures bourgeonnantes du genre Histoplasma capasulatum var. duboisii. La culture n’avait pas été pratiquée. La radiographie du thorax avait objectivée une pleurésie gauche de minime abondance ; celle de l’épaule gauche une lyse hétérogène de la tête humérale, une importante ostéopénie des structures osseuses de l’épaule associée à une luxation scapulo-humérale gauche. La sérologie VIH était négative. La patiente était traitée par de l’itraconazole à la posologie de 400 mg/jour, relayé par du fluconazole à la posologie de 450 mg/ jour. Une écharpe était utilisée pour traiter la luxation de l’épaule et la patiente était supplémentée en fer. Le dosage des transaminases hépatiques était fait au début du traitement et tous les mois au cours du traitement. L’évolution était favorable avec une nette régression de la taille, du nombre des lésions, une consolidation osseuse et de l’épaule et un tarissement de la pleurésie à 4 mois. La patiente a été perdue de vue après 9 mois de suivi.
Les formes disséminées d’histoplasmose à Histoplasma duboisii ont été le plus souvent décrites chez les patients infectés par le VIH. L’originalité de notre observation réside dans la dissémination des atteintes (cutanées, osseuses, articulaires, pulmonaires) chez une patiente non infectée par le VIH. Aussi, le caractère douloureux des nodules est inhabituel dans les abcès froids fongiques.
L’histoplasmose africaine est souvent diagnostiquée tardivement et son traitement long. Les formes disséminées ont un pronostic grave quel que soit le terrain. |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/S0151-9638(16)30124-7 |