602 Évaluation de la prise en charge thérapeutique des uvéites liées à l’antigène HLA B27 : étude rétrospective sur 94 patients

• Published in: Journal français d'ophtalmologie Vol. 31; p. 186
• Main Authors: Privat, E., Riviere, S., Schneider, C., Navarre, S., Villain, M., Mura, F.
• Format: Journal Article
• Language: French
• Published: Elsevier Masson SAS 01.04.2008
• ISSN: 0181-5512
• DOI: 10.1016/S0181-5512(08)71201-4

Le but de cette étude était d’analyser notre prise en charge thérapeutique des uvéites liée à l’antigène HLA B27 et d’en dégager un protocole thérapeutique codifié. Nous avons analysé rétrospectivement notre prise en charge thérapeutique des uvéites liées à l’antigène HLA B27 chez les patients examinés au sein d’une consultation spécialisée d’uvéites au CHU de Montpellier du 1 er mai 2001 au 1 er mai 2006. Sur 585 patients examinés sur la période au sein de cette consultation, 94 présentaient une uvéite liée à l’antigène HLA B27 (16 %). La durée moyenne de suivi dans le service était de 17,7 mois. Une atteinte postérieure a été retrouvée chez 19 patients, soit 22.6 % des patients. Tous les patients ont reçu un traitement par corticothérapie locale, et chez 19 d’entre eux (20,2 %), un recours aux injections sous conjonctivales de Dexaméthasone a été nécessaire. Seuls 4 patients (4,3 %) ont bénéficié d’injection sous ténonienne de Triamcinolone. Un traitement par voie générale a été instauré chez 37 patients, soit 39,4 %. Parmi lesquels, la corticothérapie générale (37,2 %), les immunosuppresseurs (10,6 %) et les anti-TNF (5,3 %). L’ensemble de nos résultats épidémiologiques et cliniques rejoint ceux de la littérature. En revanche, le recours à une corticothérapie générale est plus fréquent, d’où un taux de cécité très bas, mais une fréquence accrue de cataracte. Les injections péri-oculaires sont insuffisamment prescrites. Le recours au traitement d’épargne cortisonique n’est pas codifié. Le Méthotrexate est efficace mais en cas d’échec les anti-TNF paraissent indiqués. L’uvéite HLA B27 isolée est de bon pronostic et relève d’un traitement local intensif. Associée à une spondylarthropathie, elle est plus sévère et justifie parfois d’une corticothérapie générale qui doit être rapidement dégressive en quelques semaines. En cas de corticodépendance, l’utilisation des anti-TNF paraît pertinente. Au vu de ces résultats, un nouveau protocole thérapeutique a été mis en place, qui est actuellement en cours d’évaluation dans le service.