L’hypophyse et ses traitements : comment peuvent-ils influer sur le comportement ?

Les hormones hypophysaires ou leurs traitements peuvent influencer le comportement. Les agonistes dopaminergiques (AD) employés dans le traitement des prolactinomes peuvent être à l’origine d’effets secondaires, et notamment de troubles compulsifs. Dans le cadre du traitement des prolactinomes, des...

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Published inAnnales d'endocrinologie Vol. 78; pp. S41 - S49
Main Authors Mouly, C., Borson-Chazot, F., Caron, P.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.10.2017
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Summary:Les hormones hypophysaires ou leurs traitements peuvent influencer le comportement. Les agonistes dopaminergiques (AD) employés dans le traitement des prolactinomes peuvent être à l’origine d’effets secondaires, et notamment de troubles compulsifs. Dans le cadre du traitement des prolactinomes, des troubles compulsifs ont été décrits à type de jeu pathologique, d’achats compulsifs, mais surtout d’hypersexualité. Ces troubles peuvent apparaître pour de faibles posologies d’AD, et semblent indépendants du type de molécule utilisée, ou des antécédents psychiatriques personnels. La principale hypothèse physiopathologique est une altération de la régulation des voies dopaminergiques impliquées dans les circuits de la récompense. Étant donné leurs conséquences sociales parfois importantes, ces troubles compulsifs doivent être dépistés chez les patients traités par AD. Notre comportement social peut être aussi influencé par l’ocytocine. Cette hormone sécrétée à l’état physiologique par la posthypophyse, mais également par certaines aires du cerveau et du tronc cérébral, a des effets sur le comportement social dans les relations d’attachement au sein du couple et dans la relation parent-enfant, mais également dans les comportements d’empathie. L’ocytocine influence également le comportement alimentaire, par une action anorexigène. Des études sur de petits effectifs ont évalué l’intérêt d’un traitement par ocytocine dans plusieurs pathologies endocriniennes et nutritionnelles telles que le craniopharyngiome opéré, le panhypopituitarisme et l’obésité. Malgré des résultats prometteurs, il existe encore plusieurs obstacles à l’utilisation de l’ocytocine en pratique clinique. Behaviour may be influenced by pituitary hormones or treatments. Dopamine agonist (DA) indicated in prolactinomas treatment can cause side effects, and especially impulse control disorders. In the context of prolactinomas treatment, impulse control disorders (ICD) have been reported like gambling, compulsive shopping, but mostly hypersexuality. These ICD can occur with low AD doses, and seem to be independent of type of molecule and psychiatric medical history. The main pathophysiologic hypothesis is a dysregulation of dopaminergic pathway involved in reward system. Given the possible devastating social impact of these ICD, they have to be screened in patients treated with DA. Our social behaviour can also be impacted by oxytocin. This hormone secreted on physiologic state at posterior pituitary, but also by others areas of brain and brainstem, has an impact on attachment in pair partners and in parent-child relationship, but also in empathy behaviour. Oxytocin affects as well eating behaviour with an anorexigenic impact. Studies on small populations assessed the relevance of an oxytocin treatment in several endocrine and nutritional pathologies like post-surgery craniopharyngioma, panhypopituitarism and obesity. Despite promising results, several pitfalls prevent yet the oxytocin use in clinical practice.
ISSN:0003-4266
DOI:10.1016/S0003-4266(17)30924-1