Impact de l’obésité en transplantation rénale en France : étude de cohorte prospective à partir des registres Rein et Cristal entre 2008 et 2014

En transplantation rénale, les conséquences de l’obésité sur la survie du patient et du greffon demeurent incertaines. L’objectif de cette étude est de comparer la survie du patient et du greffon et les complications post transplantation rénale entre obèses et non obèses et d’évaluer l’impact d’une...

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Published inNéphrologie & thérapeutique Vol. 14; no. 5; p. 275
Main Authors Grèze, C., Garrouste, C., Pereira, B., Aniort, J., Heng, A.E.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2018
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Summary:En transplantation rénale, les conséquences de l’obésité sur la survie du patient et du greffon demeurent incertaines. L’objectif de cette étude est de comparer la survie du patient et du greffon et les complications post transplantation rénale entre obèses et non obèses et d’évaluer l’impact d’une perte de poids pré-greffe des sujets obèses sur les résultats post-transplantation. Nous avons mené une étude de cohorte prospective à partir des registres REIN et CRISTAL sur 12 094 patients transplantés rénaux entre 2008 et 2014 en France. Nous avons comparé les patients obèses aux patients non obèses et les obèses ayant perdu plus de 10 % de poids avant la greffe (OPP) aux patients obèses à poids stable (OPS). La survie du patient est comparable entre obèses et non obèses (HR=0,97, IC 95 % [0,79 ; 1,9], p=0,10) mais les sujets obèses, comparés aux non obèses, ont une moindre survie du greffon (HR=1,41, IC 95 % [1,18 ; 1,69], p<0,001), plus de risque de retard à la reprise de fonction (OR=2,10, IC 95 % [1,73 ; 2,42], p<0,001), de rejet aigu (OR=1,37, [1,14 ; 1,63], p<0,001), de diabète post-greffe (OR=1,33, [1,16 ; 1,52], p<0,001) et leur durée d’hospitalisation est plus longue (coefficient de régression=0,92, IC 95 % [0,26 ; 1,58], p<0,001). Chez les OPP, comparés aux OPS, la survie du patient est diminuée (HR=1,50, IC 95 % [1,001 ; 2,254], p=0,049), ainsi que la survie du greffon (HR=1,74, IC 95 % [1,24 ; 2,43], p=0,001). Les OPP ont autant de complications post-greffe que les OPS et leur durée d’hospitalisation est plus longue (coefficient de régression=2,97, IC 95 % [1,45 ; 4,48], p<0,001). Nos résultats sur la survie du patient sont en accord avec les données récentes de la littérature qui retrouvent une survie du patient similaire chez les sujets obèses comparés aux non obèses. Dans notre travail, la perte de poids avant greffe est délétère sur les résultats post-transplantation chez les sujets obèses. Ceci pourrait être en partie secondaire à la durée de dialyse avant transplantation, plus longue chez les OPP que chez les OPS (3 [2 ; 6] versus 3 [2 ; 4] ans, p<0,001). L’obésité ne semble pas être un facteur de risque de surmortalité après transplantation rénale. Et la perte de poids pré greffe chez les sujets obèses est délétère tant sur la survie du patient que sur la survie du greffon et ne semble donc pas recommandée.
ISSN:1769-7255
1872-9177
DOI:10.1016/j.nephro.2018.07.059