Consultations externes de médecine interne dans un centre hospitalier non universitaire : étude descriptive rétrospective sur une année et simulation de l’impact de la nouvelle tarification sur leur valorisation

Il y a peu d’informations disponibles sur l’activité de consultation des internistes en France. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité de consultation externe d’un service de médecine interne dans un hôpital non universitaire, mais établissement support de GHT pour une population d’enviro...

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Published inLa revue de medecine interne Vol. 38; pp. A96 - A97
Main Authors Holubar, J., Simorre, B., Borlot, F., Gomard-Mennesson, E., Lefahler, G., Oziol, E.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier SAS 01.12.2017
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Summary:Il y a peu d’informations disponibles sur l’activité de consultation des internistes en France. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité de consultation externe d’un service de médecine interne dans un hôpital non universitaire, mais établissement support de GHT pour une population d’environ 300,000 habitants. Quels sont les motifs de recours ? Quelles pathologies sont suivies par les internistes ? Quelle valorisation pour ces consultations et quel serait l’impact de l’évolution conventionnelle des tarifs à venir sur cette valorisation ? Étude rétrospective du 1er janvier au 31 décembre 2016 des consultations externes de 5 praticiens hospitaliers (PH) internistes d’un centre hospitalier non universitaire. L’analyse a porté sur le compte-rendu informatisé systématique de consultation. Pour chaque patient, l’âge, le sexe et le lieu de provenance ont été notés. Le type de recours a été noté comme suite : avis ponctuel (AP), 1er avis puis suivi (1erApS), suivi ponctuel (SP), suivi prolongé (SPr), ou suivi post-hospitalisation (SPH). Les AP, 1erApS et SP étaient considérés comme des consultations ponctuelles, les SPr et SPH comme des suivis de file active, en sachant que certains patients pouvaient être dans les deux catégories. Pour les patients relevant d’une consultation ponctuelle, le motif de recours a été noté, ainsi que le médecin adressant le patient. Pour tous ceux de la file active, le type de pathologie a été noté. Enfin, la facturation a été calculée et comparée entre les tarifs de 2016 (Cs 28 € et C2 46 €) et ceux qui seront en vigueur au 1er juin 2018 avec la nouvelle convention médicale : consultation spécialisée (Cs 30 €), avis ponctuel du consultant (APC exC2 50 €), consultation complexe (Cs+MCX 30+16 €) et consultation très complexe (Cs+MTX 30+30 €). Les 5 PH ont assuré un total de 2591 consultations auprès de 1360 patients. Il s’agissait de 605 hommes (44,5 %) et 755 femmes (55,5 %), d’âge moyen 60,7 ans (écart-type 18,7). La provenance était pour 1221p (p=patients) (89,8 %) le département, pour 107p (7,85 %) le département limitrophe et pour 32p (2,35 %) un autre département. Il s’agissait d’AP pour 409 consultations (c=consultation) (15,8 %), de 1erApS pour 223c (8,60 %), de SP pour 167c (6,40 %), de SPr pour 1600c (61,8 %) et de SPH pour 192c (7,40 %). Sur les 639 patients (47,0 %) qui ont été vus en consultation ponctuelle : 405 (63,4 %) étaient adressés par le médecin traitant, 209 (32,7 %) par un spécialiste et 25 (3,90 %) par quelqu’un d’autre. Le motif de recours était (39p avec plusieurs motifs) : symptômes chroniques pour 237p (37,1 %), diagnostic complexe pour 81p (12,7 %), anomalie biologique 60p (9,39 %), infection ostéo articulaire 40p (6,26 %), acrosyndrome 20p (3,13 %), grossesse à risque 11p (1,72 %) et autre motif pour 202p (31,6 %). Parmi les 790 patients (58,1 %) suivis en file active, la pathologie était (159p avec plusieurs pathologies) : infections ou VIH 206p (26,1 %), insuffisance rénale chronique 135p (17,1 %) (remplacement de néphrologue en congés maternité), maladie auto-immune 113p (14,3 %) (Lupus 29, Sclérodermie 25, Sjögren 24, SAPL 14, autres 43), vascularite 90p (11,4 %) (Horton 56, ANCA 23, Behçet 4, autres 7), polypathologie 63p (7,98 %), rhumatisme inflammatoire 47p (5,95 %), suivi de plaie chronique 29p (3,67 %), pseudopolyarthrite rhizomélique isolée 19p (2,41 %), maladie cancéreuse 17p (2,15 %), gammapathie monoclonale ou leucémie lymphoïde chronique 16p (2,03 %), thrombophilie 14p (1,77 %), maladie rare 10p (1,27 %), sarcoïdose 9p (1,14 %), suivi de femme enceinte 6p (0,760 %), uvéite 5p (0,633 %), hémochromatose 5p (0,633 %), et autre motif 127p (16,1 %). Trente-sept patients (4,68 %) étaient traités par biothérapie. La nouvelle tarification permettrait de valoriser : 1955 (75,4 %) Cs, 627 (24,2 %) APC, 3 (0,148 %) MCX et 6 (0,252 %) MTX, générant une simulation de recette totale de 90,498 €, alors qu’elle était en 2016 de 83,834 € (Cs 1964 et C2 627). Le temps moyen de la consultation+la correction de la lettre ont été estimés à 30+5min en moyenne, ce qui ferait passer la valorisation horaire de la consultation de 55 à 60 € de l’heure, sachant que le coût moyen total pour un hôpital de l’heure travaillée de PH est de 60 € (salaire+charges à échelon moyen : 114,092 €+69jours de congés/RTT/formation/fériés et 45 heures de travail par semaine), sans compter la prime de service public exclusif. Cette étude confirme l’importance, la diversité, la polyvalence et les spécificités d’une consultation externe de médecine interne dans un hôpital non universitaire. La revalorisation des tarifs de consultation qui sera effective au 1er juin 2018, aura un impact modéré en termes de recettes qui seraient seulement suffisantes à la compensation du coût moyen horaire du temps de PH pour un hôpital.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2017.10.398