Profil épidémiologique des infections à Plasmodium vivax dans une région endémique en Guyane, étude de cohorte, 2007–2018

En Amazonie, Plasmodium vivax (Pv) est devenu l’espèce majoritaire des infections palustres. Il est essentiel de bien comprendre les profils épidémiologiques de ces infections, reviviscences et récurrences afin de mieux guider les programmes de contrôle. L’objectif de ce travail est de décrire les f...

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Published inMédecine et maladies infectieuses Vol. 50; no. 6; p. S172
Main Authors Mosnier, E., Djossou, F., Priam, R., Carbunar, A., Demar, M., Landier, J., Roux, E., Gaudart, J., Lazrek, Y., Musset, L.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2020
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Summary:En Amazonie, Plasmodium vivax (Pv) est devenu l’espèce majoritaire des infections palustres. Il est essentiel de bien comprendre les profils épidémiologiques de ces infections, reviviscences et récurrences afin de mieux guider les programmes de contrôle. L’objectif de ce travail est de décrire les facteurs de risque d’infection à Pv et leurs profils de reviviscences. Une cohorte de 1566 habitants de 13 des 16 quartiers de Saint Georges de l’Oyapock, commune situé sur la frontière avec le Brésil, a été suivie sur plus de 10 ans (2007–2018). Les cas symptomatiques d’infection ont été détectés par Test de Diagnostic Rapide et/ou Frottis Goutte Épaisse. Les infections récurrentes à Pv ont été définies comme un test positif survenu après 90jours au moins après un test diagnostique et un traitement antipaludéen. Afin de discriminer les reviviscences probables, celles-ci été définies comme un test positif survenu dans les 7jours après un test et un traitement à Pv et avant 90jours d’une nouvelle infection, selon les résultats d’un travail déjà réalisé et publié sur cette zone. Une régression logistique a été faite afin de connaître les facteurs associés aux infections à Pv. Des courbes de Kaplan–Meir ont été réalisées afin de déterminer les intervalles des reviviscences par groupe d’âge. Sur la période d’étude, l’incidence cumulée de nouvelles infections palustre était de 36,3 % (n=569/1566, dont 443 Pv et 126 infections à Plasmodium falciparum-Pf-) sur un total de 335 personnes. Dans 7,9 % des cas les infections étaient récurrentes (n=123, 106 Pv, 24 Pf et 7 infections mixtes Pv/Pf) et dans 6,4 % (n=101) il existait des reviviscences à Pv. Les facteurs associés aux infections à Pv en analyse multivariée étaient le fait d’appartenir à une ethnie amérindienne, un nombre élevé d’habitants dans le même foyer et le haut niveau scolaire. L’intervalle moyen entre la première infection et la première reviviscence était de 39,7jours [36,7–42,7]. Cet intervalle augmentait significativement avec le nombre de reviviscences (p<0,005), avec une moyenne de 43,7jours [38,5–49,1] entre la première et deuxième reviviscences et de 53,75jours [45,1–62,4] entre la deuxième et la troisième réviviscences. L’intervalle moyen avant une reviviscence était plus court pour les enfants de moins de 10 ans (30,0jours [23,2–36,2] vs 41,5jours [38,3–44,8], p<0,005). Les personnes présentant des infections récurrentes et des reviviscences jouent un rôle important dans le maintien de la transmission de paludisme. L’accès et la délivrance rapide de traitement par primaquine notamment chez les enfants et les amérindiens doit être centrale dans les programmes de contrôle du paludisme à Pv en Guyane afin d’en réduire la dynamique de transmission.
ISSN:0399-077X
1769-6690
DOI:10.1016/j.medmal.2020.06.367