Papillomatose confluente et réticulée de Gougerot et Carteaud associée à l’obésité : à propos de trois cas traités avec succès par les cyclines

La papillomatose confluente et réticulée de Gougerot et Carteaud (PCR) est une dermatose rare souvent sous-diagnostiquée. Nous présentons trois cas de PCR, nous discutons son association avec l’obésité et nous rapportons l’efficacité des cyclines dans son traitement. Ici, trois cas de PCR qui ont ét...

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Published inLa revue de medecine interne Vol. 40; pp. A152 - A153
Main Authors Lahouel, M., Amina, A., Ghriss, N., Belkahla, M., Sana, M., Gammoudi, R., Wafa, S., Ghariani, N., Belajouza, C., Lobna, B., Denguezli, M.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2019
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Summary:La papillomatose confluente et réticulée de Gougerot et Carteaud (PCR) est une dermatose rare souvent sous-diagnostiquée. Nous présentons trois cas de PCR, nous discutons son association avec l’obésité et nous rapportons l’efficacité des cyclines dans son traitement. Ici, trois cas de PCR qui ont été traités efficacement par les cyclines. Le cas 1 était un jeune homme de 21 ans, qui avait un excès de poids (IMC>25), consultant pour des lésions maculopapuleuses confluentes pigmentées évoluant depuis 5 mois. L’éruption était asymptomatique non prurigineuse prédominante au niveau de la face antérieure du tronc. Un scotch test était positif, mais les lésions persistent malgré un traitement antifongique local. Le cas 2 était une femme de 20 ans présentant une éruption, faite de papules brunâtres confluentes et des plaques légèrement hyperkératosiques, qui touchait l’abdomen, le cou et le dos. Le reste de l’examen n’a révélé aucune anomalie, à l’exception d’une obésité grade II. Le scotch test était négatif. Le cas 3 était un patient âgé de 16 ans, IMC>35, qui avait des papules et plaques asymptomatiques brunâtres sur la région intermammaire, l’abdomen, le cou et la région interscapulaire évoluant depuis 6 ans. Le patient a été traité à plusieurs reprises, comme pityriasis versicolor mais sans amélioration. Les bilans biologiques étaient normaux chez les 3 patients. Des biopsies cutanées ont été pratiquées et l’examen histologique a révélé une orthohyperkératose, une acanthose, une papillomatose associés à un infiltrat inflammatoire périvasculaire dans le premier cas et un derme normal dans le 2e et le 3e cas. Le diagnostic de PCR a été retenu et un traitement par la doxycycline, à raison de 100mg/jour, a été démarré avec une disparition de l’éruption au bout d’un mois de traitement pour le 1er cas et deux mois pour le 2e et le 3e cas. La PCR est une dermatose rare du sujet jeune, souvent non ou mal diagnostiquée. Sa pathogenèse reste incertaine, ce qui explique l’absence de traitement spécifique. Nous rapportons la résolution complète des lésions de PCR sous doxycycline chez trois patients. En effet, la réponse de cette dermatose aux cyclines a été décrite dans la littérature [1] cependant, son mécanisme pharmacologique reste inconnu. L’obésité est reconnue comme une maladie nettement associé à certaines dermatoses telles que l’acanthosis nigricans, le psoriasis et l’hidradénite suppurée, entre autres. Son association avec la PCR a été notée à travers quelques cas rapportés dans la littérature [2,3]. Un lien pathogénique entre ces deux conditions est suggéré par la résistance à l’insuline chez les patients obèses et l’hyper-insulinémie qui en résulte. Des taux élevés d’insuline en circulation ont des activités mitogènes et anti-apoptotiques sur les kératinocytes par l’activation de la superfamille des récepteurs de la tyrosine kinase [3]. Ces activités peuvent fournir une explication de la prolifération épidermique et de la papillomatose observées chez les patients susmentionnés. Nous mettons l’accent sur l’association PCR et obésité et nous soulignons l’intérêt de la doxycycline, un traitement sûr et efficace, dans le traitement de cette dermatose rare.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2019.10.217