Rôle des isotypes de sous-classes d’IgG anti-desmogléine 3 dans la survenue de rechutes ou le maintien d’une rémission chez les patients atteints de pemphigus vulgaire traités par le rituximab
L’évolution des titres d’AC anti-desmogléines (Dsg) par ELISA après le traitement initial du pemphigus est considérée comme un biomarqueur important pour prédire les rechutes. Cependant, alors que les AC anti-Dsg1 sont très spécifiques, certains patients restent en rémission complète (RC) malgré des...
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Published in | Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 147; no. 12; p. A141 |
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Main Authors | , , , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.12.2020
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Subjects | |
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Summary: | L’évolution des titres d’AC anti-desmogléines (Dsg) par ELISA après le traitement initial du pemphigus est considérée comme un biomarqueur important pour prédire les rechutes. Cependant, alors que les AC anti-Dsg1 sont très spécifiques, certains patients restent en rémission complète (RC) malgré des titres élevés d’AC anti-Dsg3. Nous avons étudié la répartition des sous-classes d’IgG anti-Dsg3 chez les patients ayant un pemphigus vulgaire (PV), leur évolution sous traitement et leur pathogénicité in vitro.
Les sérums de 65 patients PV provenant de la cohorte Ritux3 ont été analysés avant traitement (j0), après traitement et à la rechute. Pour chaque prélèvement, nous avons étudié l’expression des sous-classes d’IgG anti-Dsg3 par un test ALBIA (Addressable Laser Bead ImmunoAssay). La pathogénicité des sérums était évaluée in vitro par un test d’acantholyse à la dispase et par l’expression de la Flotilline-2 et de la Dsg3 en immunofluorescence.
Le nombre de patients ayant un titre d’Ac anti-Dsg3 détectable baissait après traitement : IgG4 : 59/65 (91 %) vs 7/33 (21 %, p<0,0001) ; IgG1 : 26/65 (40 %) vs 1/33 (3 %, p<0,0001) ; IgG2 : 17/65 (26 %) vs 1/33 (3 %, p=0,005) et IgG3 : 17/65 (26 %) vs 1/33 (3 %, p=0,005). Sept patients ont rechuté pendant la 1re année de traitement par le rituximab. Sur leur sérum initial, ces patients avaient un nombre de sous-classes d’IgG anti-Dsg3 plus élevé que ceux restant en RC (2,6 vs 1,5, p=0,01). Soixante et onze pour cent des patients en rechute avaient≥3 sous-classes d’IgG anti-Dsg3 à j0 vs 11,5 % des patients maintenant une RC (p=0,004) (VPP de rechute=63 % ; VPN=95 %). De plus, la présence d’IgG3 anti-Dsg3 à j0 semblait être un bon marqueur prédictif de rechute puisque trouvée chez 71 % des rechuteurs vs 11,5 % des malades en RC (p=0,004) et à des titres plus élevés (p=0,002). Parmi les 38 malades ayant obtenu une RC, 16 avaient initialement des IgG4 anti-Dsg3 seuls (sans autre sous-classe associée) ; leur taux diminuait significativement après traitement (26,2 vs 1,7 UA ; p=0,0013). Nous avons montré dans nos modèles d’acantholyse in vitro que ces sérums de patients en RC gardant des IgG4 après traitement n’étaient pas pathogènes, mais pouvaient cependant induire une acantholyse après ajustement du titre d’AC anti-Dsg3 à celui observé à j0. D’autre part, les IgG3 anti-Dsg3 purifiés induisaient une acantholyse, expliquant le pouvoir pathogène élevé (in vivo et in vitro) des sérums contenant plusieurs sous-classes d’IgG anti-Dsg3, notamment ceux contenant à la fois des IgG3 et 4, même à faible concentration.
Ces résultats montrent un effet cumulatif de la présence de plusieurs sous-classes d’IgG anti-Dsg3 et expliquent pourquoi certains malades gardant des IgG4 anti-Dsg3 seuls peuvent rester en RC prolongée. |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/j.annder.2020.09.127 |