Le patient debout
Habituellement, les patients sont amenés au bloc opératoire (BO) couchés. Quelques équipes ont décidé de faire venir le patient à pied (« patient debout ») au BO et jusqu’à la table d’intervention. Ce mode de prise en charge présenterait des avantages (meilleure gestion des flux). Nous avons voulu é...
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Published in | Annales françaises d'anesthésie et de réanimation Vol. 33; p. A419 |
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Main Authors | , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier SAS
01.09.2014
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Summary: | Habituellement, les patients sont amenés au bloc opératoire (BO) couchés. Quelques équipes ont décidé de faire venir le patient à pied (« patient debout ») au BO et jusqu’à la table d’intervention. Ce mode de prise en charge présenterait des avantages (meilleure gestion des flux). Nous avons voulu évaluer la satisfaction des patients et des soignants au sein de notre structure.
Une enquête de faisabilité a été réalisée en août 2013 auprès de 100 patients opérés. Cette enquête a permis de finaliser l’organisation à mettre en place et a montré que 84,2 % des patients étaient favorables à la venue à pied au BO. Une étude prospective a ensuite été réalisée auprès de patients bénéficiant d’une chirurgie réparatrice et/ou plastique ou d’une chirurgie de la main. Les critères d’inclusion étaient : l’accord du patient, l’éligibilité lors de la consultation chirurgicale et d’anesthésie et l’ultime validation le jour J par l’IDE d’hospitalisation. Les patients n’étaient pas prémédiqués. Le transport a nécessité une tenue spécifique (tunique, pantalon, chaussons et blouson). Des sièges ont été positionnés à l’intérieur du BO en cas d’attente. Les patients sont retournés dans leur chambre à la sortie de SSPI en brancard. Un questionnaire a été remis au patient entre la 6e et la 24e heure postopératoire, afin d’évaluer (échelle de satisfaction) son vécu. Une évaluation a aussi été réalisée auprès du personnel. Cette enquête a porté sur les items suivants : information, intimité, sécurité, tenue vestimentaire et impression générale (question ouverte).
L’étude a été réalisée sur 3 mois (août à octobre 2013). Cent vingt-trois patients ont bénéficié de ce type de transport mais seul 100 patients ont répondu au questionnaire (81,3 %). Les résultats sont présentés dans le tableau. Quatre-vingt-dix-neuf questionnaires ont pu être exploités. Les patients étaient opérés de chirurgie plastique (47 %), chirurgie de la main (24 %) et chirurgie réparatrice (29 %). L’âge moyen des patients était de 45±20ans. Il n’existait pas de relation significative entre l’âge ou le type de chirurgie et le taux de satisfaction. Quatre-vingt-dix-sept patients sur 99 s’estimaient satisfait ou très satisfait par leur modalité d’acheminement au BO.
Par contre le vécu des soignants est plus contrasté : anxiogène pour le patient (25 % des IDE et médecins), manque de brancard pour le retour du BO, traversée du bloc jugée dangereuse pour les patients (20 %, encombrement des couloirs). Par contre 100 % des brancardiers ont apprécié : moins de manipulations, gain de temps, meilleur respect de l’intimité du patient (tenue vestimentaire), patient acteur. (Tableau 1)
Les patients sont majoritairement favorables. Des réticences sont apparues du côté du personnel médical et soignant. Un effort d’explications est donc nécessaire. Nous avons décidé de diffuser largement ce mode de prise en charge, en particulier en chirurgie ambulatoire, et d’évaluer le gain en termes de gestion des flux. |
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ISSN: | 0750-7658 1769-6623 |
DOI: | 10.1016/j.annfar.2014.07.716 |