Pronostic des patients hospitalisés en médecine interne après passage aux urgences : le rôle du médecin généraliste

Les services de médecine interne (MI), peuvent être amenés à accueillir une proportion importante de patients ayant consulté aux urgences, qu’ils aient été adressés ou non par leur médecin généraliste (MG). Ces hospitalisations non programmées sont à risque d’iatrogénie et de dépendance (séjours pro...

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Published inLa revue de medecine interne Vol. 40; pp. A89 - A90
Main Authors Presente, S., Allonier, C., Rufat, P., Champtiaux, N., Rigolet, A., Hervier, B., Guillaume-Jugnot, P., Sbeih, N., Benveniste, O., Allenbach, Y.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.06.2019
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Summary:Les services de médecine interne (MI), peuvent être amenés à accueillir une proportion importante de patients ayant consulté aux urgences, qu’ils aient été adressés ou non par leur médecin généraliste (MG). Ces hospitalisations non programmées sont à risque d’iatrogénie et de dépendance (séjours prolongés). Nous avons voulu : – caractériser le pronostic des patients hospitalisés en MI via les urgences ; – étudier le rôle pronostic du MG pour ces patients. (1) Rétrospectivement, dans un service de MI, pendant une année, les caractéristiques des patients hospitalisés de manière non programmée via les urgences (URG+) (et de leur séjour) ont été comparées à celles des hospitalisations programmées (URG-) (hors HDJ et HDS). Les variables démographiques, les diagnostics principaux et associés, le niveau de sévérité du Groupe Homogène de Malades (GHM), les comorbidités (score de Charlson), la durée de séjour, les modalités de sortie ont été recueillies. (2) Prospectivement, l’impact du MG sur la durée du séjour et son pronostic ont été analysés sur un échantillon de patients URG+ au moyen d’un questionnaire adressé aux patients et aux MG, étudiant les indicateurs de fragilité/précarité et la qualité du lien patient-MG. Les séjours hospitaliers URG+ (n=818) représentaient 41,4 % des séjours (n=1973 ; URG- n=1155). Après appariement sur le niveau de sévérité, les patients URG+ avaient une durée de séjour plus longue (7jours [4–13] ; p<0,0001), avec des proportions plus importantes de séjours supérieurs à la durée prévue (durée moyenne de séjour attendue ; 62,6 % ; p<0,0001), et de séjours prolongés (41,8 % ; p<0,0001). Le pronostic était plus sombre avec une absence de retour au domicile (10,8 % ; p=0,0015) et une mortalité (2,6 % ; p<0,0001) plus fréquents. Chez les patients URG+les pathologies infectieuses (18,7 % ; p<0,0001) étaient les plus fréquentes, alors que les pathologies immunologiques étaient les plus fréquentes chez les patients URG- (55,8 % ; p<0,0001). L’étude prospective sur un échantillon de patients URG+(n=102) a montré que, bien que la plupart des patients déclarait un MG réfèrent (87,3 %), seul un tiers l’avait consulté avant de se rendre aux urgences. Le suivi était dans l’ensemble régulier et de qualité : 75,3 % avaient une ordonnance récente et 40,4 %, avaient consulté plus de 6 fois/an. L’accès à la consultation était satisfaisant dans 83,1 % des cas et 43,8 % des patients avaient consulté le MG dans la semaine précédant le passage aux urgences. Un tiers des MG n’était pas en relation avec les partenaires sociaux du patient et 18,2 % ne connaissaient pas l’état d’isolement du patient. Comme attendu, un mauvais pronostic (durée de séjour réel supérieure à 1,5 fois la DMS nationale, absence de retour immédiat à domicile et décès dans les 3 mois) était lié à la gravité initiale et/ou aux comorbidités. Des consultations moins fréquentes auprès du MG et l’isolement social étaient aussi significativement associés à un mauvais pronostic. De même, un mauvais suivi en ville (absence de MG référent et/ou délai de la dernière consultation supérieure à 6 mois) était associé à des séjours prolongés (p=0,06) tout comme la précarité (absence de domicile fixe, barrière de la langue, absence d’activité professionnelle). (1) Comme attendu le pronostic des patients hospitalisés via les urgences en MI est plus sombre mais (2) il dépend de la qualité du suivi par le MG. Ce bon suivi reste difficile pour les patients en précarité qui représentent une proportion importante de patients hospitalisés.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2019.03.075