Les meninges avant le derme
La grande simulatrice clinique et histologique ne se laisse pas apprivoiser aisément. La syphilis a fait des ravages dans la santé physique et morale des peuples jusqu’à l’année de la pénicilline G au début des années 1950. Un homme âgé de 49ans, diabétique depuis 1ans sous amarel 2mg/j équilibré, f...
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Published in | Revue neurologique Vol. 171; p. A145 |
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Main Authors | , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.04.2015
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Summary: | La grande simulatrice clinique et histologique ne se laisse pas apprivoiser aisément. La syphilis a fait des ravages dans la santé physique et morale des peuples jusqu’à l’année de la pénicilline G au début des années 1950.
Un homme âgé de 49ans, diabétique depuis 1ans sous amarel 2mg/j équilibré, fut hospitalisé pour des hémicrânies gauches pulsatiles continues remontant à 2 mois, sans vomissement, sans perte de connaissance, suivies 20jours après par l’installation d’une diplopie horizontale. L’examen trouva une paralysie du VI gauche, une hypo-esthésie dans le territoire du V1 gauche, un fond d’œil normal. La TDM cérébral montra : une hyperdensité spontanée parasellaire gauche non rehaussé par l’injection du produit de contraste faisant évoquer une pachyméningite. Dans le sang le VDRL était positif à 1/1, le TPHA à 1/1280. La ponction lombaire montra une cellularité normale avec une hyperproteinorrachie à 0,73 g/L, un VDRL négatif et TPHA positif à 1/160. Le patient fut mis sous pénicilline G 15m/j pendant 15jours (2 cures). Six mois après, le patient présenta un érythème annulaire centrifuge de Damier de la main droite. La biopsie cutanée montra au niveau du derme un infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire à disposition périvasculaire compatible avec une syphilis.
Environ 10 % des syphilis non traitées évoluant vers le stade tertiaire. La pachyméningite survenant dans les formes meningovasculaire de la phase tertiaire. Le diagnostic repose sur la présence de 2 des 3 critères : hyperalbuminorrachie supérieure à 0,4g/L, pleiocytose supérieure à 5 e/mm, positivité du VDRL dans LCR. Dans notre cas, l’atteinte cutanée est survenue après l’atteinte neurologique.
La neurosyphilis doit toujours être évoquée. L’interprétation des résultats des sérologies est parfois délicate, et la notion de chancre n’est pas toujours rapportée par le patient. |
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ISSN: | 0035-3787 |
DOI: | 10.1016/j.neurol.2015.01.355 |