Les teignes du cuir chevelu en Tunisie : problème toujours d’actualité

Malgré l’amélioration du niveau d’hygiène de la population tunisienne, les teignes du cuir chevelu constituent encore un motif de consultation fréquent en dermatologie. C’est la principale mycose superficielle de l’enfant nécessitant une prise en charge adaptée. Le but de notre travail était de déga...

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Published inJournal de mycologie médicale Vol. 26; no. 2; p. e34
Main Authors Kallel, A., Hdider, A., Fakhfakh, N., Belhadj-Salah, N., Bada, N., Belhadj, S., Kallel, K.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.06.2016
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Summary:Malgré l’amélioration du niveau d’hygiène de la population tunisienne, les teignes du cuir chevelu constituent encore un motif de consultation fréquent en dermatologie. C’est la principale mycose superficielle de l’enfant nécessitant une prise en charge adaptée. Le but de notre travail était de dégager les caractéristiques épidémiologiques des teignes du cuir chevelu de l’enfant dans la région de Tunis. Il s’agit d’une étude rétrospective ayant porté sur 1600 prélèvements mycologiques du cuir chevelu réalisés au laboratoire de parasitologie-mycologie du CHU la Rabta de Tunis chez des enfants âgés de 6 mois à 15ans, durant une période de 10ans (2005–2014). Pour chaque prélèvement de cheveux ont été réalisé de façon systématique un examen direct à la potasse à 30 % et une culture sur milieu Sabouraud. L’identification des dermatophytes isolés a reposé sur des critères macroscopiques et microscopiques des colonies. Le diagnostic mycologique a été considéré positif lorsque l’examen direct et/ou la culture étaient positifs. Parmi nos patients, nous avons colligé 947 cas de teignes (59,18 %). Le sex-ratio était de 2,61 et l’âge moyen de 6,28ans. L’aspect clinique le plus fréquent était la teigne tondante (87,65 %). L’examen direct était positif dans 884 cas (93,35 %), il avait montré un parasitisme pilaire ectothrix microsporique dans 63,25 % des cas et endothrix trichophytique dans 29,78 % des cas. La culture, positive dans 912 cas (96,30 %), a permis d’isoler les espèces de dermatophytes suivants : Microsporum canis (67 %), Trichophyton violaceum (31,68 %), Trichophyton mentagrophytes (0,66 %), Microsporum audouinii (0,22 %), Trichophyton schoenleinii (0,22 %) et Microsporum gypseum (0,22 %). Nos patients avaient une dermatophytie associée de la peau glabre dans 11 cas. Microsporum canis, inconnu en Tunisie jusqu’en 1950 est actuellement l’espèce la plus fréquemment incriminée dans les teignes du cuir chevelu dans notre pays. Ce changement serait en rapport avec une modification du comportement de notre population ; en effet, le chat, principal réservoir de Microsporum canis cohabite de plus en plus avec les familles tunisiennes.
ISSN:1156-5233
1773-0449
DOI:10.1016/j.mycmed.2016.04.075