Pemphigoïdes des muqueuses (PM) et gliptines : étude de 24 cas

L’induction médicamenteuse de pemphigoïdes bulleuses (PB) par les gliptines, commercialisées en France depuis 2007, est supposée depuis 2011. Nous rapportons une série de 24 patients atteints d’une PM et traités par gliptine. La sélection des patients (i) ayant une PM, (ii) vus du 1/1/2007 au 10/6/2...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 144; no. 12; pp. S84 - S85
Main Authors Gaudin, O., Seta, V., Alexandre, M., Bohelay, G., Oro, S., Bernardeschi, C., Schneider, P., Mellottee, B., Caux, F., Prost-Squarcioni, C.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2017
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Summary:L’induction médicamenteuse de pemphigoïdes bulleuses (PB) par les gliptines, commercialisées en France depuis 2007, est supposée depuis 2011. Nous rapportons une série de 24 patients atteints d’une PM et traités par gliptine. La sélection des patients (i) ayant une PM, (ii) vus du 1/1/2007 au 10/6/2016 et (iii) traités par gliptine a été faite dans la base de données du Centre de Référence pour les maladies bulleuses autoimmunes ; les critères d’imputabilité analysés par la méthode de Bégaud. Sur 314 patients diagnostiqués PM et interrogés systématiquement sur leurs antécédents et leur traitement, 64 (20 %) étaient diabétiques, 24/64 (37,5 %) avaient été ou étaienttraités par gliptine (12 par vildagliptine, 12 par sitagliptine), 17/24 (70 %) avant l’apparition de la PM (groupe A), 5/24 (21 %) après (groupe B) et 2/24 à une date inconnue (groupeC). L’imputabilité des autres médicaments était écartée. Dans le groupe A, le délai médian entre la 1re prise de gliptine et les 1ers signes de la PM était 136 semaines, soit un délai d’imputabilité chronologique compatible. Au moment du diagnostic, ces patients avaient un tableau clinique et immunologique classique sauf pour 3 des 15 variables analysées (Tableau 1). Après la prise en charge de la PM, 10/17 patients (60 %) avaient arrêté la gliptine pour un diabète non contrôlé (groupe A1) et 7 (40 %) l’avaient poursuivie (groupe A2). L’évolution était suggestive d’une induction par gliptine avec un nombre supérieur de rémissions complètes à 1 an dans le groupe A1 vs groupe A2 et un nombre plus faible de rechutes après arrêt des gliptines (Tableau 2). Au total, dans le groupe A nous avons retenu une imputabilité sémiologique S1 pour les 17 patients, chronologique C3 pour 1 patient et C2 pour 16 et finalement intrinsèque I3 « vraisemblable » pour 1 patient et I2 « plausible » pour 16. Pour le groupe B, les scores d’imputabilité chronologique et intrinsèque étaient C0 et I0 et pour le groupe C, indéterminés. Les gliptines ont une imputabilité extrinsèque B2 dans les PM en raison de la présence de PB atypiques parmi les 227 cas de PB induites par les gliptines rapportés ou signalés dans les bases de pharmacovigilance, et des analogies entre PB et PM. Nous rapportons 24 cas de patients traités par gliptine parmi les 64 PM diabétiques vues dans notre centre. Le score d’imputabilité des gliptines dans le déclenchement de la PM était I3 « vraisemblable » ou I2 « plausible » pour 17 de ces 24 patients. Leurs PMs avaient un délai d’apparition plus long que celui rapporté pour les PB ; elles étaient peu sévères et d’évolution favorable sous traitement habituel. Les gliptines sont à considérer comme inducteurs possibles de PM. Leur prise doit être recherchée. Les cas suspects doivent être déclarés à la pharmocovigilance. Une étude prospective est nécessaire pour conclure formellement.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2017.09.084