Neurotoxicité aiguë secondaire au méthotrexate et « pseudo-stroke » syndrome

Le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques comporte l’utilisation de méthotrexate à haute dose par voie systémique ou en injection intrathécale dans le but de prévenir ou de traiter les atteintes du système nerveux central. La toxicité neurologique aiguë du méthotrexate, d’étiopathogénie in...

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Published inArchives de pédiatrie : organe officiel de la Société française de pédiatrie Vol. 24; no. 12; pp. 1244 - 1248
Main Authors Deneux, V., Leboucq, N., Saumet, L., Haouy, S., Akbaraly, T., Sirvent, N.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier SAS 01.12.2017
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Summary:Le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques comporte l’utilisation de méthotrexate à haute dose par voie systémique ou en injection intrathécale dans le but de prévenir ou de traiter les atteintes du système nerveux central. La toxicité neurologique aiguë du méthotrexate, d’étiopathogénie inconnue, se caractérise par le polymorphisme des tableaux cliniques, à l’origine de difficultés diagnostiques potentiellement préjudiciables chez ces patients immunodéprimés. Nous décrivons cinq épisodes de leucoencéphalopathie aiguë transitoire mimant un accident vasculaire cérébral, rapportée dans la littérature sous le terme de « pseudo-stroke syndrome ». Le tableau clinique, survenant trois à 10jours après une cure de méthotrexate intraveineuse ou intra-rachidienne, se caractérisait par des troubles neurologiques d’apparition brutale associant aphasie et déficit sensitivomoteur à bascule. La symptomatologie, fluctuante, avait régressé complètement en quelques jours. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale, indispensable pour poser le diagnostic, avait objectivé précocement une restriction de diffusion de la substance blanche des zones cérébrales atteintes, se normalisant en une semaine, parallèlement à l’apparition secondaire d’hypersignaux T2 FLAIR dans les mêmes territoires. L’évolution à long terme de ces « pseudo-stroke syndromes » a été favorable, sans modification du schéma thérapeutique. Néanmoins, l’implication des épisodes de leucoencéphalopathie aiguë transitoire dans l’apparition progressive de troubles neuro-cognitifs est discutée. Treatment of acute lymphoblastic leukemia requires high-dose systemic and/or intrathecal methotrexate to prevent and/or treat central nervous system disorders. Acute neurotoxicity of methotrexate, of unknown etiopathogenesis, is characterized by the polymorphism of clinical manifestations, responsible for a potentially harmful diagnostic delay in these immunosuppressed patients. We describe five episodes of transient acute leukoencephalopathy mimicking a stroke, reported in the literature as “pseudo-stroke syndrome”. Neurologic symptoms occurred 3–10 days after IV or IT methotrexate and manifested as aphasia and alternating sensorimotor deficit. The fluctuating symptomatology regressed completely within a few days. Brain MRI, which is essential for diagnosis, demonstrated early white matter diffusion restriction in the affected cerebral area. These anomalies disappeared in one week, while hyperintense T2 FLAIR signals developed in the corresponding brain areas. The long-term progression of these pseudo-stroke patients was favorable, without any therapeutic modification. Nevertheless, the involvement of transient acute leukoencephalopathy episodes in the progressive onset of neuro-cognitive disorders is discussed.
ISSN:0929-693X
1769-664X
DOI:10.1016/j.arcped.2017.09.024