Prise en charge des tumeurs cutanées par télédermatologie : quel parcours de soins dans une filière gériatrique ?

Le déploiement de la télé-expertise en dermatologie dans les établissements gériatriques est une piste pour optimiser le diagnostic en réduisant les délais et les déplacements. L’objectif de ce travail est d’étudier le parcours de soins et le profil médicosocial des patients gériatriques adressés po...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 146; no. 12; pp. A175 - A176
Main Authors Monnet, P., Zehou, O., Khemri, M.A., Hirsch, G., Rakotonarivo, L., Jankovic, M., Thomas, E., Fromentin, I., Haulon, S., Henry, O., Bouillanne, O., Motamed, G., Schwald-Adam, N., David, J.-P., Mezière, A., Picou, Y., Schonheit, C., Jannic, A., Gautier, M.-S., Lestang, P., Plaquet, J.-L., Charpentier, C., Ostojic, A., Wolkenstein, P., Duong, T.-A.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2019
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Summary:Le déploiement de la télé-expertise en dermatologie dans les établissements gériatriques est une piste pour optimiser le diagnostic en réduisant les délais et les déplacements. L’objectif de ce travail est d’étudier le parcours de soins et le profil médicosocial des patients gériatriques adressés pour une tumeur cutanée dans le cadre d’un réseau hospitalier de télé-expertise. Les patients hospitalisés dans une structure gériatrique pris en charge via un réseau de télé-expertise hospitalier (TLX) entre 09/2016 et 10/2018 pour une tumeur cutanée confirmée histologiquement ont été inclus. Leurs parcours de soins (biopsie, consultation, chirurgie) ont été rétrospectivement retracés et leurs caractéristiques (âge, sexe, autonomie, marche, parole, antécédents de cancers ou cardiovasculaires, troubles cognitifs, traitement anti-thrombotique, statut palliatif, motif d’hospitalisation) et celles de leurs cancers cutanés (type et topographie de la tumeur, taille<ou ≥ 1cm, caractère douloureux, saignement) ont été recueillies. Durant cette période, 320 TLX ont été réalisées, dont 95 demandes pour suspicion de tumeurs cutanées (30 %). Trente huit patients ont été inclus, avec 50 cancers confirmés (29 carcinomes épidermoïdes, 20 carcinomes basocellulaires et 1 porocarcinome) (Fig. 1). Le sex-ratio était de 3/1, l’âge médian 90 ans (72–99). Ils avaient les caractéristiques suivantes : troubles cognitifs (24/36, 67 %) grabataires (11/33, 33 %), traitement anti-thrombotique (14/35, 40 %). L’analyse de leur parcours identifiait trois scénarios : 21 patients (55 %) avec prise en charge chirurgicale (avec ou sans biopsie préalable), 7 (18 %) avec prise en charge médicale (traitement topique, traitement systémique ou radiothérapie) et 10 (26 %) sans suite après leur biopsie (Tableau 1). Les lésions prédominaient sur le visage (29,58 %), 79 % étaient supra-centimétriques, et une minorité était décrite comme symptomatique (20 % avec douleur et/ou saignement). Le degré de dépendance, les troubles cognitifs et le statut non réanimatoire ne différaient pas significativement entre les patients perdus de vus et les autres (p=0,6 ; 1 et 1). Pour les perdus de vus l’avis dermatologique était significativement plus demandé au décours d’un séjour aigu qu’en soins de suite (p=0,02). Cinq décès étaient observés. Plus d’un quart des patients avec une tumeur cutanée par TLX et confirmée histologiquement ne poursuivent pas leur prise en charge. Un défaut de transmission des informations à la sortie d’hospitalisation, un diagnostic jugé non prioritaire au vu des comorbidités aiguës pourraient expliquer ces interruptions du parcours. L’amélioration des délais de prise en charge ou de l’accès au dermatologue grâce à la TLX, ne doit pas faire oublier que la prise en charge des tumeurs cutanées nécessite une bonne appréhension du contexte et du bénéfice attendu pour le patient.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2019.09.244