Charge virale plasmatique inférieure au seuil de quantification à la découverte de l’infection VIH : quelles étiologies ?

Une charge virale VIH-1 inférieure au seuil de quantification à la prise en charge de l’infection chez les PVVIH est une situation peu fréquente, nécessitant le plus souvent des explorations complémentaires. En effet,<1 % de patients présentent un contrôle spontané et prolongé de la réplication v...

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Published inMédecine et maladies infectieuses Vol. 50; no. 6; p. S193
Main Authors Mamou, Z., Pronier, C., Lemaitre, F., Gousseff, M., Lorleac’h, A., Perfezou, P., Valence, M., Thibault, V., Arvieux, C., Maillard, A.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2020
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Summary:Une charge virale VIH-1 inférieure au seuil de quantification à la prise en charge de l’infection chez les PVVIH est une situation peu fréquente, nécessitant le plus souvent des explorations complémentaires. En effet,<1 % de patients présentent un contrôle spontané et prolongé de la réplication virale (HIV controller). L’objectif de ce travail est de décrire les étiologies retrouvées en cas de charge virale VIH-1 inférieure au seuil de quantification à la prise en charge au sein du COREVIH entre 2003 et 2019. Étude rétrospective portant sur les demandes de quantification d’ARN VIH-1 plasmatique et/ou de tests génotypiques de résistance VIH reçues entre janvier 2003 et décembre 2019 au laboratoire de virologie, avec les critères d’inclusion suivants : première consultation dans le centre de prise en charge, absence de traitement antirétroviral (ARV) rapportée par le prescripteur depuis la découverte de l’infection VIH et ARN VIH-1 (CV VIH-1) inférieur au seuil de quantification de la technique utilisée. Le recueil des données sociodémographiques, immuno-virologiques et pharmacologiques a été effectué à partir du dossier médical informatisé Nadis® et/ou du système informatique du laboratoire. Au total, sur la période étudiée, 27 demandes répondaient aux critères d’inclusion. Les patients concernés étaient majoritairement des femmes (n=20 ; 74 %), l’âge médian au diagnostic était de 35 ans [25–61], le taux médian de lymphocytes CD4/μL de 424 [IQR : 326–733]. Les patients étaient originaires d’Afrique subsaharienne (n=20, 74 %), de France métropolitaine (n=5 ; 19 %) ou d’Asie (n=2 ; 7 %) et infectés majoritairement par un virus VIH-1 de sous type non B. Les étiologies retrouvées étaient par ordre de fréquence : prise non déclarée d’ARVs (n=17 ; 63 %), HIV Controller ou non progresseur à long terme (n=7 ; 26 %), infection VIH-2 (n=2 ; 7 %), et sous-quantification majeure (5 log copies/mL) de la CV VIH-1 par la technique de quantification utilisée (n=1 ; 4 %). La prise non rapportée d’ARVs était objectivée par l’interrogatoire seul et/ou des dosages sanguins (3e agent ; n=12) et concernait majoritairement des femmes (70 %), d’origine subsaharienne (70 %). Les ARVs les plus fréquemment retrouvés étaient l’efavirenz (n=7) ou la névirapine (n=3). La principale étiologie d’une CV VIH inférieure au seuil de quantification à la prise en charge de l’infection est une prise non déclarée d’ARVs, particulièrement chez les patientes d’origine subsaharienne. Une anamnèse rigoureuse, une consultation médicale empathique dans l’objectif de comprendre les raisons de la non-déclaration et un screening pharmacologique peuvent, dans ce contexte, éviter des examens complémentaires spécialisés et coûteux.
ISSN:0399-077X
1769-6690
DOI:10.1016/j.medmal.2020.06.414