Étude de l’immunité cellulaire aspécifique des patients insuffisants rénaux chroniques par un test à l’interféron gamma
Malgré des progrès médicaux croissants, le taux de mortalité des patients en dialyse s’élève à 20 % par an, essentiellement de causes cardiovasculaires et infectieuses (respectivement 50 et 20 %). Une dysfonction du système immunitaire, inné et adaptatif, est induite, entre autres, par l’hyperurémie...
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Published in | Néphrologie & thérapeutique Vol. 14; no. 5; pp. 357 - 358 |
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Main Authors | , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.09.2018
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Summary: | Malgré des progrès médicaux croissants, le taux de mortalité des patients en dialyse s’élève à 20 % par an, essentiellement de causes cardiovasculaires et infectieuses (respectivement 50 et 20 %). Une dysfonction du système immunitaire, inné et adaptatif, est induite, entre autres, par l’hyperurémie et s’accompagne de complications infectieuses. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer l’immunité cellulaire aspécifique des patients insuffisants rénaux chroniques en comparaison à des sujets sains par un test immunologique objectif fondé sur la mesure du taux d’interféron gamma après stimulation aspécifique des lymphocytes T et NK et de corréler ce test à la survenue d’évènements infectieux.
Quarante-deux patients insuffisants rénaux chroniques (âge moyen 63 ans, 11 femmes, 31 hommes, 8 stade V préterminaux [ND], 12 dialysés péritonéaux [DP], 22 hémodialysés [HD]) et 9 sujets sains (DS) ont été inclus dans cette étude de cohorte interventionnelle transversale monocentrique. Le test QuantiFERON Monitor® (QFM) pour étudier l’immunité cellulaire aspécifique a été réalisé dans l’ensemble de la cohorte.
Les patients insuffisants rénaux exprimaient un taux médian d’interféron gamma (IFN en UI/mL) après stimulation significativement plus bas que les sujets sains (DP 69,75 UI/mL ; HD 83,80 UI/mL ; ND 69,00 UI/mL vs DS 697 UI/mL, p=0,01). Nous n’avons pas observé de différences entre les techniques de suppléance ou le traitement conservateur. Nous avons classé les patients en trois groupes selon leur réponse T : réponse faible si taux d’IFN inférieurs à 15 UI/mL, modérée si taux compris entre 15 et 500 UI/mL et élevée si taux supérieurs à 500 UI/mL. Les variables âge, sexe, diabète, hypertension artérielle, et les paramètres sériques : urée, albumine, ferritine, CRP, fibrinogène, lymphocytose et polynucléose n’étaient pas statistiquement différents entre les 3 groupes. La néphropathie d’origine diabétique (p=0,02), le tabagisme (actif ou sevré) (p=0,005) et la durée d’épuration extrarénale (p=0,02) étaient significativement associés à des taux d’IFN bas. Une réponse faible à la stimulation immunitaire était significativement corrélée à la survenue d’évènements infectieux conduisant à une hospitalisation dans les 6 mois (p=0,005).
La réponse immunitaire après stimulation aspécifique des lymphocytes T et NK est significativement plus faible chez les insuffisants rénaux chroniques en comparaison aux sujets sains et est associée à un surrisque d’évènements infectieux. Le QFM pourrait permettre de prédire la survenue d’infections chez les insuffisants rénaux chroniques. Une étude de plus grande ampleur avec suivi prospectif est nécessaire pour valider ces résultats. |
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ISSN: | 1769-7255 1872-9177 |
DOI: | 10.1016/j.nephro.2018.07.243 |