Les vésicules extracellulaires (EVs) de mélanome possèdent des propriétés immunomodulatrices

Le mélanome est un des cancers les plus agressifs. Malgré des recherches intensives, le diagnostic précoce de cette pathologie est délicat tout comme son pronostic. Les vésicules extracellulaires (EVs) sont de petites structures secrétées par de nombreux types cellulaires servant de voie de communic...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 146; no. 12; p. A304
Main Authors Lorant, J., Pandolfino, M.-C., Khammari, A., Dréno, B.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2019
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Summary:Le mélanome est un des cancers les plus agressifs. Malgré des recherches intensives, le diagnostic précoce de cette pathologie est délicat tout comme son pronostic. Les vésicules extracellulaires (EVs) sont de petites structures secrétées par de nombreux types cellulaires servant de voie de communication entre les cellules. Des recherches actives se sont développées concernant ces vésicules qui ont un impact direct dans la physiopathologie de la progression cancéreuse en inhibant le système immunitaire mais qui peuvent également servir de biomarqueur ou de vecteur pour apporter des molécules thérapeutiques. Dans cette étude, nous avons estimé la capacité de production d’EVs par des lignées de mélanome issues de métastases de patient et évalué leurs propriétés immunomodulatrices sur des PBMCs allogéniques. La lignée cellulaire a été obtenue à partir du ganglion axillaire d’un patient atteint d’un mélanome de l’abdomen avec mutation BRAFV600E. Les cellules de la lignée sont cultivées pendant 3jours et le surnageant de culture est récupéré pour isoler les EVs par ultracentrifugation à 100 000g pendant 15h. Une caractérisation de la concentration et de la taille de ces vésicules est réalisée par qNano. Les EVs sont ensuite déposées sur des PBMC stimulés au PHA/IL2 pendant 4jours à 3 concentrations différentes (500 000, 1×106 et 10×106 EVs) et leur impact sur la prolifération de ces PBMC est évalué par cytométrie en flux. La quantification des EVs a permis d’estimer la concentration produite pendant 3jours par les cellules de lignée de mélanome à 6,84×108 particules/mL. La taille des particules est variable avec une moyenne de 388±285nm. De façon intéressante, l’incubation de 10×106 EVs avec les PBMCs inhibe leur prolifération (58,55 % de prolifération en condition contrôle versus 35,09 % avec les EVs). Par ailleurs, la prolifération des lymphocytes CD4+ et CD8+ est inhibée respectivement de 56,00 % à 34,85 % et de 70,28 % à 50,32 %. Ces résultats préliminaires permettent d’affirmer que les cellules de mélanome produisent des EVs de taille importante pouvant correspondre à des micro-vésicules (100 à 1000nm). De façon extrêmement intéressante, nous montrons que les EVs de mélanome inhibent la prolifération des lymphocytes CD4+ et CD8+. Il sera primordial de réaliser un phénotypage des molécules de surface présentes sur les vésicules ainsi que de leur contenu afin de déterminer quels facteurs secrétés possèdent un potentiel immunomodulateur. D’autre part, il sera nécessaire de reproduire ces travaux sur d’autres lignées et également de corréler le potentiel immunomodulateur de ces vésicules avec l’évolution clinique du patient. Ceci permettra de mieux appréhender les mécanismes d’action du développement du mélanome et de proposer de nouveaux outils thérapeutiques permettant de faciliter la reconnaissance de la tumeur par le système immunitaire.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2019.09.503