Association Maladie de Crohn et Maladie de Takayasu : des liens pathogéniques

La maladie de Takayasu (MT), est une artérite des gros vaisseaux peu fréquente dont l’origine reste indéterminée. Son association à d’autres maladies systémiques dont la maladie de Crohn (MC) est exceptionnelle, mais semble non fortuite. La littérature rapporte à ce jour, une quarantaine d’observati...

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Published inLa revue de medecine interne Vol. 38; pp. A110 - A111
Main Authors Si Ahmed, D., Bouali, F., Terra, O., Ouail, D.E., Tebbani, M.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier SAS 01.12.2017
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Summary:La maladie de Takayasu (MT), est une artérite des gros vaisseaux peu fréquente dont l’origine reste indéterminée. Son association à d’autres maladies systémiques dont la maladie de Crohn (MC) est exceptionnelle, mais semble non fortuite. La littérature rapporte à ce jour, une quarantaine d’observations relatant l’association maladie de Takayasu–maladie de Crohn. Le diagnostic de MT est dans 80 % des cas simultané ou postérieur à celui de MC. Nous rapportons l’observation d’une jeune patiente âgée de 21 ans suivie depuis 2016 dans notre service pour association maladie de Takayasu–maladie de Crohn. Il s’agit d’une jeune femme de 21 ans, célibataire, lycéenne, sans antécédents pathologiques particuliers, hospitalisée dans le service de médecine interne pour exploration d’une monoarthrite du genou droit avec diarrhée liquide sans éléments pathologiques surajoutés, évoluant depuis un mois dans un contexte général conservé. L’examen clinique révèle une anisotension, une diminution du pouls radial gauche, une diminution des pouls fémoraux et poplités et abolition des pouls tibiaux postérieurs et pédieux. L’examen de l’abdomen retrouve un souffle de l’aorte abdominale. Il est noté un syndrome inflammatoire franc. Les sérologies virales, l’IDR à la tuberculine sont négatives, la recherche des auto-anticorps (FAN, APL, anti-CCP2, ANCA) est négative. On note un syndrome de malabsorption biologique (anémie carentielle, hypocalcémie, hypocholestérolémie). Les explorations écho-doppler vasculaires (MI et MS) confortées par une angio-TDM révèlent une sténose serrée du 1/3 inférieur de l’aorte abdominale avec reperméabilisation des artère iliaques par des collatérales périphériques et mésentériques, un épaississement de l’artère sous clavière gauche avec sténose et retentissement en distalité. À la coloscopie totale, il est noté des ulcérations iléales multiples avec une muqueuse irrégulière et des ulcérations superficielles du colon droit dont l’étude anatomopathologique est en faveur d’une iléo colite chronique active, en poussée plus marquée sur l’iléon et le colon droit en faveur de la maladie de Crohn. Devant la présentation clinique, les localisations iléales et l’histologie d’une part et les explorations vasculaires d’autre part, le diagnostic de maladie de Takayasu type III associé à une maladie de Crohn est retenu. La patiente a alors, bénéficié d’une corticothérapie et d’un anti-TNF alpha. Malgré des différences dans leurs caractéristiques démographiques et cliniques, les deux pathologies partagent plusieurs similitudes. Toutes deux surviennent préférentiellement chez le sujet jeune de sexe féminin. La présence d’un infiltrat inflammatoire granulomateux est commune aux deux entités. Le caractère granulomateux de l’infiltrat inflammatoire de la paroi vasculaire semble être la résultante de l’effet pro inflammatoire de plusieurs cytokines, telles que le TNF alpha et les IL6, 8, 12 et 18 communes aux deux entités. Sur le plan immunologique, un mécanisme incluant essentiellement les lymphocytes type TH1 est incriminé dans la physiopathologie des deux pathologies. Par ailleurs, elles pourraient reposer sur un terrain génétique commun (groupe HLA B5). L’association de ces deux maladies est rare mais non fortuite ceci pose le problème du dépistage systématique d’une entité en présence de l’autre. L’association de ces deux maladies est rare mais non fortuite. Elles partagent plusieurs similitudes sur le plan physiopathologique, immunologique et génétique.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2017.10.013