Effet in vitro d’un inhibiteur de l’indoléamine 2,3 dioxygénase sur les propriétés cytotoxiques des lymphocytes infiltrant la tumeur (TILs) contre des lignées tumorales de mélanome

Grâce aux progrès thérapeutiques récents, le pronostic du mélanome métastatique s’est transformé. L’immunothérapie est l’un des piliers de cette révolution. Malheureusement, nous nous heurtons à un phénomène d’immunotolérance induit en partie par les cellules tumorales aboutissant à des lymphocytes...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 146; no. 12; p. A299
Main Authors Le Naour, S., Knol, A.-C., Pandolfino, M.-C., Khammari, A., Dréno, B.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2019
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Summary:Grâce aux progrès thérapeutiques récents, le pronostic du mélanome métastatique s’est transformé. L’immunothérapie est l’un des piliers de cette révolution. Malheureusement, nous nous heurtons à un phénomène d’immunotolérance induit en partie par les cellules tumorales aboutissant à des lymphocytes T aréactifs. IDO est un mécanisme responsable identifié. En associant un anti-IDO au transfert adoptif de TILs, nous pourrions potentialiser leur activité cytotoxique vis-à-vis de la tumeur. Quatre lignées tumorales BRAF V600E+ et trois lignées sauvages pour lesquelles nous disposions de TILs autologues ont été utilisées, stimulées ou non par l’IFN-g. L’anti-IDO était ensuite ajouté à la concentration de 500μM ou 1mM. La réactivité des TILs était évaluée par la production intracytoplasmique d’IFN-g. L’expression de molécules impliquées dans la réponse lymphocytaire a été étudiée (CMH-I, CMH-II, PD-L1). La production d’IL-6, CXCL9 et CXCL10 a été mesurée dans le surnageant de culture comme l’activité d’IDO (calcul du ratio kynurénine/tryptophane). À l’état basal, IDO était présente chez 5 lignées. Le CMH-I était exprimé par toutes les lignées et le CMH-II par seulement 4 lignées. L’anti-IDO entraînait une diminution de l’activité d’IDO et une augmentation de l’expression du CMH-I et -II de façon dose-dépendante. Nous n’avons pas observé d’effet sur la réactivité des TILs. À l’état inflammatoire, reproduit par l’IFN-g, IDO était exprimée par l’ensemble des lignées, comme le CMH-I et -II. PD-L1 était induit chez les 7 lignées. On observait une augmentation de la production de CXCL9 et CXCL10. L’anti-IDO diminuait l’expression d’IDO et PD-L1 de façon dose-dépendante. Il augmentait la réactivité des TILs pour 2 lignées de façon dose-dépendante (M125 ; M301). Le statut BRAF influençait uniquement la production d’IL-6, production très supérieure pour les lignées mutées. Il s’agit du premier travail étudiant anti-IDO et TILs. Bien que l’anti-IDO puisse stimuler l’activité cytotoxique des TILs, ce mécanisme ne semble pas en lien avec la modulation d’expression de CMH-I et -II ni de PD-L1 par les cellules tumorales. En effet, malgré un profil d’expression similaire pour l’ensemble des lignées tumorales, l’anti-IDO n’a permis d’augmenter l’activité cytotoxique des TILs que pour deux lignées. L’excrétion d’IL-6 serait induite par BRAF. IDO est un mécanisme clé de l’immunotolérance. Son effet synergique sur les TILs apparaît limité à certaines lignées tumorales, laissant supposer l’intérêt de définir le profil d’un sous-groupe de patients qui pourrait bénéficier d’un anti-IDO. Cette notion de sous-groupe peut aussi expliquer l’absence de bénéfice d’un anti-IDO dans le cadre d’un essai de phase III associant anti-IDO et anti-PD-1 réalisé sur une large population de mélanomes métastatiques.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2019.09.493