Rôle pathogène d’une mutation rare de la nicastrine identifiée par séquençage d’exome dans la maladie de Verneuil
Environ un tiers des cas d’hidrosadénite suppurée (HS, ou maladie de Verneuil) sont des formes familiales de transmission autosomique dominante. Trois gènes impliqués dans l’HS ont été rapportés, NCSTN, PSENEN et PSEN1, qui codent des constituants du complexe γ-sécrétase activant la voie Notch et im...
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Published in | Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 145; no. 12; p. S263 |
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Main Authors | , , , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.12.2018
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Subjects | |
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Summary: | Environ un tiers des cas d’hidrosadénite suppurée (HS, ou maladie de Verneuil) sont des formes familiales de transmission autosomique dominante. Trois gènes impliqués dans l’HS ont été rapportés, NCSTN, PSENEN et PSEN1, qui codent des constituants du complexe γ-sécrétase activant la voie Notch et impliqué dans l’homéostasie du follicule pileux. On a rapporté de nombreux variants tronquants du gène NCSTN codant la nicastrine, mais les variants faux-sens sont moins fréquents et leur caractère pathogène reste parfois incertain.
Une femme de 47 ans aux antécédents d’acné faciale et dorsale sévère, d’obésité et de chirurgie bariatrique présentait depuis 20 ans une HS étendue sévère (stade III de Hurley) touchant le cou, les plis axillaires, sous-mammaires, inguinaux et inter-fessier, à évolution cicatricielle hypertrophique. L’antibiothérapie et l’isotrétinoïne étaient sans effet sur les poussées. Son père, un de ses frères, ses deux sœurs, ses deux enfants, et deux nièces avaient une présentation clinique similaire. Nous avons réalisé un séquençage de l’exome chez cette patiente suivi d’une étude du variant du gène NCSTN identifié chez elle et chez sa fille et deux sœurs. Les conséquences de la mutation sur l’expression du gène NCSTN ont été analysées par quantification de l’ARN messager (ARNm) sur biopsie cutanée chez le cas index et comparaison à un sujet témoin.
Le séquençage d’exome a identifié un variant faux-sens hétérozygote (NM_015331,2) p.(Ala315Val) du gène NCSTN, également présent chez les 3 autres membres atteints de la famille, déjà rapporté dans l’HS, dont le caractère pathogène a été considéré comme incertain, mais entraînant la création d’un nouveau site d’épissage d’après les outils de prédiction in silico. L’ARNm NCSTN était réduit de 50 % par rapport à un sujet témoin.
Cette nouvelle identification du variant faux-sens p.(Ala315Val) du gène NCSTN dans une famille atteinte d’HS renforce l’hypothèse de son rôle pathogène, corroboré par ses conséquences supposées sur la fonction de la protéine. La mise en évidence d’une réduction de la transcription suggère un mécanisme d’haplo-insuffisance, comme cela a été rapporté pour les autres mutations du complexe gamma-secrétase.
Cette observation confirme les caractéristiques cliniques des HS familiales liées à la nicastrine, de topographie étendue et atypique (cervicale), associées à une acné sévère, correspondant à l’endophénotype « folliculaire » de l’HS (classe 2). En revanche, il n’existait ni pyoderma gangrenosum, ni arthrite ni enterocolopathie inflammatoire comme dans d’autres maladies auto-inflammatoires associées à l’HS (PASH, PAPASH). |
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ISSN: | 0151-9638 |
DOI: | 10.1016/j.annder.2018.09.412 |