Oreille mouvante et céphalées : un syndrome apparenté au syndrome des jambes douloureuses et orteils mouvants ? À propos d’un cas

Le tremblement du muscle temporal dénommé syndrome de l’oreille mouvante est une affection rare. Nous rapportons un cas de syndrome de l’oreille mouvante associé à des céphalées chez une adolescente. Une adolescente de 15 ans a présenté de manière progressive depuis quatre mois des secousses involon...

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Published inRevue neurologique Vol. 180; pp. S38 - S39
Main Authors Fogang, Yannick Fogoum, Mbonda, Paul Cédric, Kamtchum-Tatuene, Joseph, Tegueu, Callixte Kuate, Choukem, Siméon Pierre
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2024
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Summary:Le tremblement du muscle temporal dénommé syndrome de l’oreille mouvante est une affection rare. Nous rapportons un cas de syndrome de l’oreille mouvante associé à des céphalées chez une adolescente. Une adolescente de 15 ans a présenté de manière progressive depuis quatre mois des secousses involontaires de l’oreille gauche. Ces mouvements étaient continus, exacerbés par le stress, moins intenses pendant le sommeil et non affectés par les mouvements volontaires. Deux mois après le début, est survenue une hémicranie gauche, quasi-quotidienne, pulsatile, d’intensité modérée parfois sévère, aggravée par les émotions, l’effort physique et l’exacerbation des secousses. Ces céphalées étaient associées à des sensations vertigineuses, mais sans phono-photophobie, ni nausées. Elles étaient épisodiques avec en moyenne cinq crises quotidiennes durant une à cinq heures. Les antécédents étaient sans particularités. L’examen physique mettait en évidence des secousses rythmiques continues de l’oreille gauche à une fréquence de 1,5Hz, et une allodynie temporale et sous-occipitale gauche. Il n’y avait pas de secousses palatales. Le reste de l’examen physique était sans particularités. L’imagerie par résonance magnétique encéphalique, l’électroencéphalogramme, l’analyse du liquide cérébro-spinal sont revenus normaux. La patiente a reçu du clonazepam à la dose de 1mg deux fois par jour. L’évolution à un mois a été marquée par une régression progressive et complète des secousses auriculaires, puis des céphalées. Seuls quelques cas de syndrome de l’oreille mouvante ont été décrits. Nous rapportons le premier cas de syndrome de l’oreille mouvante associé à des céphalées chez un enfant. La survenue de ce tremblement impliquerait probablement un générateur dans le tronc cérébral. L’apparition secondaire des céphalées d’allure migraineuse traduirait une sensibilisation périphérique, puis centrale des nocicepteurs temporaux par les secousses répétées. Nous rapportons un cas rare de syndrome de l’oreille mouvante associé aux céphalées chez une adolescente. Ce syndrome est sensible au clonazépam, et présente des analogies sémiologiques avec le syndrome des jambes douloureuses et des orteils mouvants.
ISSN:0035-3787
DOI:10.1016/j.neurol.2024.02.072