Epilepsie et tumeurs gliales : série de 61 cas

L’épilepsie est une manifestation fréquente chez les patients atteints de tumeurs cérébrales. Les crises épileptiques sont inaugurales et vont amener à la découverte de la lésion cérébrale, mais des crises plus tardives dans l’évolution de la maladie peuvent également se rencontrer. On se propose d’...

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Published inNeuro-chirurgie Vol. 65; no. 2-3; p. 131
Main Authors Loukil, B., Badri, M., Rkhami, M., Ben Salem, M., Bahri, K., Zammel, I.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2019
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Summary:L’épilepsie est une manifestation fréquente chez les patients atteints de tumeurs cérébrales. Les crises épileptiques sont inaugurales et vont amener à la découverte de la lésion cérébrale, mais des crises plus tardives dans l’évolution de la maladie peuvent également se rencontrer. On se propose d’analyser les particularités épidémiologiques, cliniques et radiologiques des tumeurs gliales, d’évaluer les résultats cliniques et évolutifs de l’épilepsie après un traitement médico-chirurgical et de rechercher d’éventuels facteurs pronostiques dans le contrôle et la prise en charge de l’épilepsie préopératoire secondaire aux tumeurs gliales. Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive mono-centrique ayant porté sur 61 patients opérés pour une tumeur gliale et qui ont présenté dans le cours évolutif de leur maladie une épilepsie. Ces patients sont colligés au service de neurochirurgie du Centre de Traumatologie et des Grands Brulés de Ben Arous, sur une période allant de octobre 2012 à décembre 2015. L’âge moyen de nos patients était de 47,85 ans. Vingt-quatre malades ont présenté des crises épileptiques en préopératoire dont 5 seulement étaient connus épileptiques. La moyenne des crises calculée par rapport à tous les malades est de 1,79 crises/mois. Dix-sept patients ont présenté des crises généralisées et 7 patients ont présenté des crises focales. Deux patients ont fait un état de mal épileptique. Le scanner cérébral a été réalisé chez 72,13 % des cas, l’IRM morphologique a été réalisée chez 88,52 % des cas et l’IRM multimodale a été réalisée chez 24,6 % des cas. Les localisations préférentielles des lésions étaient frontale dans 29 % des cas et temporale dans 15 % des cas. Sur le plan thérapeutique,73,77 % des patients ont bénéficié d’un traitement antiépileptique en préopératoire. Tous les malades ont bénéficié d’un traitement chirurgical. L’épilepsie comme complication postopératoire a été notée chez les 37 patients qui n’ont pas fait de crises épileptiques en préopératoire, soit 60,6 % des cas. L’examen anatomopathologique a conclu à une tumeur gliale de bas grade chez 32,8 % des cas et à une tumeur gliale de haut grade chez 67,2 % des cas. Pour les 37 patients qui ont fait une épilepsie en postopératoire, ils étaient tous bien équilibrés sous traitement antiépileptique. Pour les 24 patients qui ont fait une épilepsie en préopératoire, presque les deux tiers de cette population ont été classés Engel I. Respectivement 37,4 % et 40 % de ces patients ont continué à faire des crises épileptiques à 6 et à 12 mois postopératoire ce qui a permis de les classer soit Engel II soit Engel III. La majorité des patients classés Engel II et Engel III avaient des tumeurs gliales de bas grade. Le contrôle postopératoire de l’épilepsie pour ces 24 patients a été évalué selon différents critères. Seulement la durée d’évolution des crises épileptiques en préopératoire avait une valeur statistiquement significative (p=0,003) dans le contrôle postopératoire de l’épilepsie. L’épilepsie est un effet collatéral et souvent dévastateur des tumeurs gliales. Le contrôle de cette épilepsie est plus difficile pour les gliomes de bas grade par rapport aux gliomes de haut grade. La gestion de cette pathologie est un problème quotidien pour les patients porteurs d’une tumeur gliale qui ne doit pas se limiter à une vision épileptologique mais doit intégrer le risque oncologique global.
ISSN:0028-3770
1773-0619
DOI:10.1016/j.neuchi.2019.03.082