Caractéristiques cliniques des leishmanioses à L. naiffi et L .lainsoni en Guyane française

En Guyane française (GF), 5 espèces de leishmanioses, L. guyanensis, L. braziliensis, L. amazonensis, L. lainsoni et L. naiffi sont associées à des leishmanioses cutanées (LC) ou muco-cutanées. Les espèces prédominantes, L. guyanenis (86,2 %) et L. braziliensis (9,7 %) ont été bien décrites. En reva...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 146; no. 12; p. A117
Main Authors Ducharme, O., Simon, S., Demar, M., Couppié, P., Blaizot, R.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2019
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Summary:En Guyane française (GF), 5 espèces de leishmanioses, L. guyanensis, L. braziliensis, L. amazonensis, L. lainsoni et L. naiffi sont associées à des leishmanioses cutanées (LC) ou muco-cutanées. Les espèces prédominantes, L. guyanenis (86,2 %) et L. braziliensis (9,7 %) ont été bien décrites. En revanche peu de données existent sur les LC à L. naiffi et L. lainsoni. L’objectif de notre étude était d’évaluer les caractéristiques cliniques et la distribution de L. naiffi et L. lainsoni en GF. Tous les patients atteints de LC à L. naiffi et L. lainsoni diagnostiqués par PCR-RFLP ou spectrométrie de masse (MALDI-TOF) ont été inclus rétrospectivement de 2002 à 2018. L’étude a été menée à l’hôpital de Cayenne et ses 10 centres de santé isolés. De 2002 à 2018, 6 patients positifs à L. naiffi étaient inclus, tous des hommes, d’âge médian de 39 ans (30–57), avec une localisation préférentielle au niveau des membres. Les contaminations avaient lieu majoritairement sur le littoral et aucun patient n’était orpailleur ou forestier. Il existait principalement une lésion, à type d’ulcère sans atteinte muqueuse. Deux patients ont initialement été traités par pentamidine et 1 par dérivés d’antimoine avec une faible réponse pour 2 patients. Trois patients étaient guéris sans traitement. Vingt-deux patients présentaient une LC à L. lainsoni (11 hommes et 11 femmes), d’âge médian de 31 ans (0–63), dont 5 enfants (23 %), en majorité brésiliens (59 %) avec des activités forestières recensées pour 32 % des patients. Les contaminations avaient lieu principalement dans la région du Maroni (68 %). Ils présentaient entre 1 et 3 lésions à type d’ulcère ou de nodules. Quatorze patients soit (64 %) ont été traités par pentamidine avec 6 guérisons après une seule injection et 4 après une 2e injection. Un patient a nécessité une 2e ligne par antimoine et 3 étaient perdus de vue. Cette étude met en évidence un tableau clinique peu bruyant pour ces deux espèces. Les cas de LC à L. naiffi résistants à la pentamidine et aux dérivés d’antimoine, indique une évolution pas toujours aussi favorable que celle rapportée dans la littérature. De façon intéressante les patients semblent se contaminer plutôt lors des activités de loisirs pour la LC à L. naiffi, en région côtière plus anthropisée, tandis que la LC à L. lainsoni semble s’acquérir pendant les activités professionnelles dans des régions forestières primaires. De façon similaire, les LC à L. braziliensis sont plus fréquentes dans les régions à proximité de mines d’or. Cette étude souligne également la haute prévalence de L. lainsoni chez les enfants, ce qui n’avait à notre connaissance pas été rapporté. Une étude phylogénétique est en cours et permettra d’analyser la variabilité génétique intra-espèces. Cette étude souligne la place des LC à L. naiffi et L. lainsoni en GF qui semblent avoir des caractéristiques socio-démographiques distinctes.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2019.09.131