Prévention des récidives de cancers cutanés après transplantation rénale : comparaison rétrospective de deux stratégies d’immunosuppresseurs basées sur les inhibiteurs de mTOR

Les cancers cutanés (CC) sont les plus fréquents néoplasies après greffe rénale avec un taux élevé de récidives. La conversion d’un anticalcineurine (ACN) vers un agent inhibiteur de mTOR (mammalian target of Rapamycin) est une stratégie ayant fait ses preuves pour réduire les récidives de CC après...

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Published inNéphrologie & thérapeutique Vol. 15; no. 5; p. 392
Main Authors Préterre, J., Visentin, J., Saint Cricq, M., Kaminski, H., Merville, P., Kamar, N., Couzi, L.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2019
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Summary:Les cancers cutanés (CC) sont les plus fréquents néoplasies après greffe rénale avec un taux élevé de récidives. La conversion d’un anticalcineurine (ACN) vers un agent inhibiteur de mTOR (mammalian target of Rapamycin) est une stratégie ayant fait ses preuves pour réduire les récidives de CC après transplantation rénale, mais est associée à une incidence de rejets plus importante. Nous proposons ici un schéma alternatif de prévention de la récidive basé sur l’association d’un inhibiteur de mTOR à un anticalcineurine à dose réduite. Les récidives de CC (hors mélanomes) ont été comparées de façon rétrospective entre deux groupes de patients greffés rénaux, qui avaient au moins un CC : trente-deux patients ont été convertis à l’évérolimus (EVR), avec une réduction de posologie de l’anticalcineurine (groupe ACN/EVR), tandis que 43 patients ont été convertis au sirolimus (SRL) en association à l’acide mycophénolique (AMP) (groupe SRL/AMP). La survie sans récidive de CC à deux ans post-conversion n’était pas différente entre les groupes. Dix-sept patients (53,1 %) du groupe ACN/EVR et 19 (44,2 %) du groupe SRL/AMP ont développé au moins une lésion cutanée maligne malgré l’introduction de l’inhibiteur de mTOR (p=0,49). L’incidence de rejets était similaire entre les groupes (6,3 % vs 4,7 %, p=1,0). Des anticorps anti-HLA spécifiques dirigés contre le donneur (DSA) sont apparus pour trois patients, sans conséquence clinique. La moitié des patients de chaque groupe a présenté des effets secondaires, conduisant à l’arrêt de l’inhibiteur de mTOR pour 34 % des patients du groupe ACN/EVR contre 16 % du groupe SRL/AMP (p=0,10). Cette cohorte rétrospective de transplantés rénaux montre qu’un régime immunosuppresseur à base d’ACN faible dose/EVR est aussi efficace que l’association SRL/AMP pour réduire l’incidence des récidives de CC. Peu de rejets et peu de DSA sont apparus avec les deux stratégies.
ISSN:1769-7255
1872-9177
DOI:10.1016/j.nephro.2019.07.311