Les manifestations dermatologiques des infections à Mycoplasma pneumoniae

Mycoplasme pneumoniae est responsable de plusieurs manifestations cliniques dominées par les atteintes respiratoires. Mais cette infection peut revêtir plusieurs aspects cliniques parmi lesquels l’atteinte dermatologique dont la fréquence peut atteindre 17 %. Le but de notre travail était de décrire...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 144; no. 12; pp. S289 - S290
Main Authors Ben Jemaa, T., Koubaa, M., Hammami, F., Rekik, K., Marrakchi, C., Masmoudi, A., Turki, H., Ben Jemaa, M.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2017
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Summary:Mycoplasme pneumoniae est responsable de plusieurs manifestations cliniques dominées par les atteintes respiratoires. Mais cette infection peut revêtir plusieurs aspects cliniques parmi lesquels l’atteinte dermatologique dont la fréquence peut atteindre 17 %. Le but de notre travail était de décrire les différentes éruptions cutanées au cours des infections à M. pneumoniae et leur évolution. Étude rétrospective ayant inclus tous les patients présentant des manifestations cutanées secondaires à M. pneumoniae hospitalisés entre 2000 et 2015. L’infection à M. pneumoniae était confirmée par la sérologie. Parmi 55 cas hospitalisés pour infection à M. pneumoniae, nous avons colligé 15 cas avec une atteinte cutanée (27,2 %). L’âge moyen était de 24,6±13,2 ans. Une prédominance masculine était notée (66,7 %). Huit patients étaient hospitalisés pendant le printemps (53,3 %). Le début était progressif dans les deux tiers des cas. Le délai moyen d’hospitalisation était de 7±5 jours. L’érythème polymorphe était la forme la plus fréquente, observée chez 8 patients (53,3 %). Les exanthèmes étaient aussi maculopapuleux dans 4 cas, vésiculobulleux dans 2 cas et purpurique dans un cas. Ces lésions cutanées siégeaient au niveau des membres et du tronc. La peau scrotale était le siège de lésions érosives chez un malade. Une conjonctivite bilatérale était décrite dans un cas. La forme la plus sévère était le syndrome de Stevens-Johnson, observé dans 2 cas (13,3 %). L’atteinte dermatologique était associée à une atteinte respiratoire dans 5 cas. L’antibiothérapie était à diffusion intracellulaire dans 11 cas. Il s’agissait de macrolides (5 cas), de cyclines (4 cas) ou de fluoroquinolones (2 cas). Le délai moyen d’apyrexie était de 4±2 jours. L’évolution était favorable sans séquelles dans tous les cas. L’incidence des exanthèmes au cours de l’infection à M. pneumoniae reste indéterminée. Il peut s’agir d’un exanthème maculopapuleux, vésiculeux, bulleux, pétéchial ou urticarien. L’érythème polymorphe est la forme la plus classique. Ces lésions siègent de façon élective sur les extrémités. Elles peuvent s’étendre sur les faces d’extension des membres (avant-bras, jambes, genoux). Le visage, le décolleté ainsi que le tronc peuvent être touchés. Les lésions muqueuses associées sont vésiculobulleuses et laissent place rapidement à des érosions douloureuses. La forme la plus sévère est le syndrome de Stevens-Johnson, qui est observé dans 7 % des cas. Les manifestations dermatologiques des infections à M. pneumoniae sont variées. Elles sont souvent de bon pronostic sous antibiothérapie.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2017.09.480