Maladie de Horton chez le sujet âgé

L’artérite à cellules géantes (ACG) est une artérite inflammatoire segmentaire et focale des artères de gros et moyen calibres du sujet de plus de 50 ans, avec un pic de fréquence chez le sujet très âgé entre 70 et 80 ans. Pour évaluer l’influence de l’âge sur les plans diagnostique, thérapeutique,...

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Published inLa revue de medecine interne Vol. 41; p. A119
Main Authors Zulfiqar, A.A., Richard, M., Lorenzo, N., Andres, E., Pennaforte, J.L.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2020
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Summary:L’artérite à cellules géantes (ACG) est une artérite inflammatoire segmentaire et focale des artères de gros et moyen calibres du sujet de plus de 50 ans, avec un pic de fréquence chez le sujet très âgé entre 70 et 80 ans. Pour évaluer l’influence de l’âge sur les plans diagnostique, thérapeutique, et du suivi, nous avons comparé des sujets de 75 ans et moins (≤75 ans) à ceux de plus de 75 ans (>75 ans) sur ces différents points. Étude rétrospective menée sur les dossiers médicaux de patient.e.s diagnostiqués d’une ACG entre 2012 et 2017 au CHU de Reims de leur date de diagnostic au 31/12/2019. Soixante-sept patient.e.s ont été inclus. L’âge moyen au diagnostic était de 75,85±8,5 ans, 36 patient.e.s étaient âgés de 75 ans ou moins (dont 22 femmes) et 31 patient-e-s étaient âgés de plus de 75 ans (dont 21 femmes). Les symptômes retrouvés lors du diagnostic par ordre de fréquence sont les symptômes généraux (67,2 %), un pouls temporal faible ou aboli, et/ou une artère temporale indurée (62,7 %), les céphalées (42,7 %), une symptomatologie de PPR avec douleur des ceintures, arthromyalgies inflammatoires (35,8 %), les manifestations ophtalmologiques (34,3 %), l’hyperesthésie du cuir chevelu (34,3 %), la claudication de mâchoire (32,8 %). Les moins fréquents sont l’aortite (16,8 %), les symptômes respiratoires (10,4 %) et le souffle vasculaire et/ou cardiaque (6 %). Sur le plan biologique, la médiane de la VS était de 62mm/h [31,50 ; 103,50] et celle de la CRP de 81,00mg/L [40,00 ; 136,00], avec une anémie inflammatoire retrouvée dans 53,7 % des cas. On peut également noter la présence d’un bilan hépatique perturbé (cholestase anictérique, cytolyse) dans 22,4 % des cas et d’anticorps antinucléaires chez 28,4 % de l’échantillon. La biopsie d’artère temporale était réalisée chez 59 patients soit 88,1 % de l’échantillon. Parmi les BAT réalisées, 61 % sont revenues positives. Une échographie d’artère temporale a été réalisée chez 6 % de l’échantillon (4 patients), et étaient positives dans chacun des cas. Pour ces 4 patient.e.s, la BAT était également positive. L’angioscanner thoracique et le TEP TDM étaient réalisés respectivement dans 13,4 % et 16,4 % des cas avec des signes de vascularite retrouvés à hauteur de 88,9 % et 72,7 %. La NOIAA est retrouvée chez 7 patient.e.s (30,4 %), et l’OACR chez 5 patient.e.s (21,7 %). Concernant la prise en charge thérapeutique initiale, l’ensemble des patient.e.s a bénéficié d’une corticothérapie à 0,5 à 1mg/kg/jour d’équivalent prednisone ; 80,6 % des patient.e.s étaient sous antiagrégants plaquettaires et 7,5 % sous anticoagulation préventive ; 82,1 % ont été placés sous supplémentation potassique, et/ou vitaminocalcique. Les biphosphonates étaient introduits d’emblée chez 35,8 % d’entre eux. Le suivi des patient.e.s de l’échantillon a une durée médiane de 35,51 mois [21,98 ; 58,25] et est précisé en détail dans le Tableau 8,34 patient.e.s (50,7 %) ont présenté une rechute lors du suivi, 19 (28,4 %) une rechute majeure, et 4 (6 %) une rechute ophtalmologique : 1 cas de NOIAA ; 2 cas de flou visuel avec douleur rétro-orbitaire ; 1 cas de sclérite rechutant du même côté, puis rechute 6 mois plus tard avec sclérite de l’autre œil, puis rechute un an après avec une sclérite bilatérale. Le délai moyen de rechute après le diagnostic était de 12,41 mois (écart-type : 13,48). Une rémission sans corticoïde était observée chez 31 patient.e.s (46,3 %) et 13 (19,4 %) ont bénéficié de l’ajout d’un épargneur cortisonique au cours du suivi. Parmi ces 13 patient.e.s, 10 patient.e.s ont eu un ajout de méthotrexate, 1 patient a eu du méthotrexate relayé par du tocilizumab (anti-interleukine 6), 1 patient a eu du méthotrexate et des cures de tocilizumab concomitantes, et 1 patient a eu un ajout de tocilizumab seul. La médiane de suivi était de 43,02 mois chez les ≤75 ans et de 30,99 mois chez les>75 ans, soit près d’un an de différence, non significative (p=0,620). 11 patient.e.s sont décédés au cours du suivi (5 chez les ≤75 ans et 6 chez les>75 ans, p=0,547). Les patient.e.s>75 ans avaient significativement moins d’aortite (p=0,0410). Il y avait une tendance à moins de rechute chez les>75 ans (p=0,067). Pour les autres symptômes, les résultats de biopsie d’artère temporale, la prise en charge thérapeutique, les complications iatrogènes, nous n’avons pas retrouvé de différence significative entre les groupes. Dans cette étude, les sujets>75 ans avaient moins d’aortites que les sujets plus jeunes. Il semble y avoir une tendance à davantage de rechute chez les sujets les plus jeunes mais pouvant s’expliquer par une durée de suivi plus courte d’un an, cliniquement pertinente, chez les sujets les plus âgés.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2020.10.200