Cahiers de praxématique Faces extimes sur Facebook : un point de vue « personnel

According to R. Sennett in Les tyrannies de l’intimité (1979), contemporary societies are sick because people are more and more inclined to withdraw into themselves, creating their own private bubble where their neuroses loop endlessly. As a consequence, emotions get repressed and are turned inwards...

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Published inCahiers de praxématique Vol. 66
Main Authors Constantin de Chanay, Hugues, Rosier, Laurence
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée, 2006 2016
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Abstract According to R. Sennett in Les tyrannies de l’intimité (1979), contemporary societies are sick because people are more and more inclined to withdraw into themselves, creating their own private bubble where their neuroses loop endlessly. As a consequence, emotions get repressed and are turned inwards leading t a generalization of these same neuroses and ultimately , to the emergence of psychoanalysis (amongst other trends). It is a legitimate question to ask whether this 19th and 20th century phenomenon isn’t currently turning around. On the one hand, the emergence and development of social media over the last few years has lead us to wonder whether their success results from an extra step towards fierce individualism (social media being essentially ‘narcissistic’). ,On the other, they could be seen as the key towards a new type of social link - and therefore a new way for subjects, to ‘be’ subjects. We tackle this question by looking at representations of identity on Facebook. Through these representations, we aim to highlight the emotions linked to (or in contradiction with) the discursive identities displayed. Based on the analysis of the distribution of personal pronouns as linguistic markers of identity, our hypothesis is that Facebook is a factitive network: by offering its self-display services, it makes us ‘do’ and makes us ‘be’. The question of expressed emotions is asked differently: the difference between ‘saying we feel’ and ‘feeling’ (already an intricate albeit still manageable difference) is replaced by the difference between ‘making you say you feel’ and ‘feeling’. Selon R. Sennett dans Les tyrannies de l’intimité (1979), les sociétés contemporaines sont malades du repli de leurs membres sur l’espace privé, sur l’intimité, sur leur moi dont les névroses tournent à vide. Conséquence sur les émotions : elles sont refoulées et tournées vers soi, d’où même le surgissement de ces névroses et in fine et entre autres celle de la psychanalyse. On peut se demander si cette lancée XIXe rappelée à gros traits ne serait actuellement en phase de volte-face ou même interrompue. En effet l’apparition et le succès des réseaux sociaux il y a déjà plusieurs années amènent tout naturellement à chercher si leur faveur résulte d’un pas supplémentaire dans cette direction du moi horizon unique du sujet (les réseaux seraient essentiellement « narcissiques ») ou si, au contraire, ils représentent une échappée dans cette dérive et plus généralement seraient l’indice de la construction d’un nouveau type de lien social —et donc d’une nouvelle manière, pour les sujets, d’être des sujets. C’est cette question que nous entendons aborder en nous penchant sur les représentations de l’identité sur le réseau social Facebook et, via ces représentations, sur les émotions liées à ces identités discursivement construites ou contradictoires avec elles. A partir de la distribution des pronoms personnels, marqueurs linguistiques de l’identité, notre hypothèse est que FB est un réseau factitif : en proposant ses services pour s’afficher, il fait faire et être. La question des émotions exprimées s’y pose différemment : la différence entre dire qu’on éprouve et éprouver, déjà délicate mais encore maîtrisable, est remplacée par celle qu’il y a entre faire dire qu’on éprouve et éprouver.
AbstractList According to R. Sennett in Les tyrannies de l’intimité (1979), contemporary societies are sick because people are more and more inclined to withdraw into themselves, creating their own private bubble where their neuroses loop endlessly. As a consequence, emotions get repressed and are turned inwards leading t a generalization of these same neuroses and ultimately , to the emergence of psychoanalysis (amongst other trends). It is a legitimate question to ask whether this 19th and 20th century phenomenon isn’t currently turning around. On the one hand, the emergence and development of social media over the last few years has lead us to wonder whether their success results from an extra step towards fierce individualism (social media being essentially ‘narcissistic’). ,On the other, they could be seen as the key towards a new type of social link - and therefore a new way for subjects, to ‘be’ subjects. We tackle this question by looking at representations of identity on Facebook. Through these representations, we aim to highlight the emotions linked to (or in contradiction with) the discursive identities displayed. Based on the analysis of the distribution of personal pronouns as linguistic markers of identity, our hypothesis is that Facebook is a factitive network: by offering its self-display services, it makes us ‘do’ and makes us ‘be’. The question of expressed emotions is asked differently: the difference between ‘saying we feel’ and ‘feeling’ (already an intricate albeit still manageable difference) is replaced by the difference between ‘making you say you feel’ and ‘feeling’. Selon R. Sennett dans Les tyrannies de l’intimité (1979), les sociétés contemporaines sont malades du repli de leurs membres sur l’espace privé, sur l’intimité, sur leur moi dont les névroses tournent à vide. Conséquence sur les émotions : elles sont refoulées et tournées vers soi, d’où même le surgissement de ces névroses et in fine et entre autres celle de la psychanalyse. On peut se demander si cette lancée XIXe rappelée à gros traits ne serait actuellement en phase de volte-face ou même interrompue. En effet l’apparition et le succès des réseaux sociaux il y a déjà plusieurs années amènent tout naturellement à chercher si leur faveur résulte d’un pas supplémentaire dans cette direction du moi horizon unique du sujet (les réseaux seraient essentiellement « narcissiques ») ou si, au contraire, ils représentent une échappée dans cette dérive et plus généralement seraient l’indice de la construction d’un nouveau type de lien social —et donc d’une nouvelle manière, pour les sujets, d’être des sujets. C’est cette question que nous entendons aborder en nous penchant sur les représentations de l’identité sur le réseau social Facebook et, via ces représentations, sur les émotions liées à ces identités discursivement construites ou contradictoires avec elles. A partir de la distribution des pronoms personnels, marqueurs linguistiques de l’identité, notre hypothèse est que FB est un réseau factitif : en proposant ses services pour s’afficher, il fait faire et être. La question des émotions exprimées s’y pose différemment : la différence entre dire qu’on éprouve et éprouver, déjà délicate mais encore maîtrisable, est remplacée par celle qu’il y a entre faire dire qu’on éprouve et éprouver.
Author Constantin de Chanay, Hugues
Rosier, Laurence
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