Consommation glucidique et fragilité physique chez le sujet âgé
La fragilité physique (FP) est caractérisée par une perte musculaire qui augmente les risques de chutes, d’hospitalisations et de décès. Le rôle des macronutriments a été exploré dans l’apparition de ce syndrome mais peu d’études se sont intéressées aux glucides. L’insulinorésistance, et l’expositio...
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Published in | Nutrition clinique et métabolisme Vol. 35; no. 1; p. 32 |
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Main Authors | , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.04.2021
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Summary: | La fragilité physique (FP) est caractérisée par une perte musculaire qui augmente les risques de chutes, d’hospitalisations et de décès. Le rôle des macronutriments a été exploré dans l’apparition de ce syndrome mais peu d’études se sont intéressées aux glucides. L’insulinorésistance, et l’exposition excessive au glucose qui en découle, a pourtant été décrite comme un mécanisme contribuant à la perte musculaire observée dans la FP. L’objectif de cette étude était d’investiguer l’association entre différents marqueurs de consommation glucidique et la FP au cours du temps chez le sujet âgé.
Cette étude a inclus 1210 participants initialement non-fragiles et non-diabétiques de la cohorte des 3 Cités-Bordeaux ayant répondu à une enquête nutritionnelle à l’inclusion. La FP a été définie par un score d’au moins 3 sur 5 sur l’échelle FRAIL (pour Fatigue, Resistance, Ambulation, Illnesses, et Loss of weight) et a été évaluée tous les 2–3 ans pendant 15 ans. La consommation totale en glucides (g/j), la charge glycémique journalière et l’adhérence à un régime alimentaire pauvre en glucides (≤45 % des calories sont apportées par les glucides) ont été évaluées à partir des données recueillies par un rappel des 24h. Les associations entre ces marqueurs de la consommation glucidique et le risque de développer une FP sur 15 ans ont été estimées par des modèles de régression logistique à effets aléatoires.
Parmi les participants (76 ans en moyenne à l’inclusion), les hommes (38 %) adhéraient à un régime pauvre en glucides plus souvent que les femmes (49 % vs 42 %), malgré une consommation totale en glucides supérieure (médiane [Q1–Q3] : 232,3g/j [185,2–287,1] vs 185,5g/j [146,3–228,7]) et une charge glycémique plus élevée (117,5 [94,9–149,6] vs 94,2 [72,4–117,6]). Au cours du suivi, 17,9 % des hommes et 28,3 % des femmes ont été identifiés fragiles au moins une fois. Après ajustement, aucune association statistiquement significative n’a été mise en évidence entre la consommation totale en glucides (odds ratio [IC95 %] : 1,08 [0,86–1,37]), la charge glycémique (OR [IC95 %] : 1,10 [0,90–1,34]), ou l’adhérence à un régime pauvre en glucides (OR [IC95 %] : 0,88 [0,59–1,33]), et le risque de FP sur 15 ans. Les résultats restaient inchangés dans l’analyse de sensibilité considérant que les participants perdus de vue étaient fragiles et qu’un épisode de fragilité avait systématiquement précédé la survenue du décès et le passage vers la dépendance.
L’absence d’association observée, malgré la considération de plusieurs mesures reflétant la consommation glucidique, pourrait suggérer qu’un équilibre se forme entre l’énergie fournie par les glucides, qui est bénéfique au maintien d’une masse musculaire saine, et leurs effets néfastes sur l’insulinorésistance. |
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ISSN: | 0985-0562 1768-3092 |
DOI: | 10.1016/j.nupar.2021.01.026 |