Autobiographies, récits et témoignages : rôle et sens des souvenirs d’enfance

Les souvenirs d’enfance sont présents dans la plupart des écrits littéraires, philosophiques ou même scientifiques. Parler de soi, c’est privilégier certaines périodes de sa vie, en omettre d’autres et donner aux souvenirs d’enfance une place qui peut modifier le sens et les objectifs du récit. En u...

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Published inAnnales médico psychologiques Vol. 179; no. 7; pp. 638 - 642
Main Author Puig-Verges, Nielle
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2021
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Summary:Les souvenirs d’enfance sont présents dans la plupart des écrits littéraires, philosophiques ou même scientifiques. Parler de soi, c’est privilégier certaines périodes de sa vie, en omettre d’autres et donner aux souvenirs d’enfance une place qui peut modifier le sens et les objectifs du récit. En utilisant la méthode analytique, l’auteur, à partir de biographies qui ont marqué l’histoire, s’interroge sur les fonctions du souvenir d’enfance dans la construction du récit de la propre vie de chacun. L’auteur analyse successivement les querelles théoriques autour de l’âge du premier souvenir, les liens avec les caractéristiques de la mémoire, la place des souvenirs d’enfance dans les formes du récit biographique avec le glissement actuel vers la fiction, les thèmes dominants parmi les événements de vie et le rapport à la clinique psychopathologique. La nature du souvenir, le temps écoulé entre le moment où il se situe et le moment où il est narré, apparaît comme difficile à préciser. Il en est de même de l’amplification ou de l’annulation de ce qui s’est passé, d’autant que d’autres événements de vie sont intervenus, parfois traumatiques. Il fait l’analyse des éléments sous-jacents à la connaissance de soi et les déviations induites par les nouvelles pressions du monde médiatique qui font que tout récit glisse vers la fiction. Childhood memories are present in most literary, philosophical or even scientific writings. To speak of oneself means to give priority to certain periods of one's life, to omit others and to give childhood memories a place that can change the meaning and objectives of the narrative. By using the analytical method, the author from biographies that have marked history, questions the functions of childhood memory in the construction of the narrative of one's own life. The author successively analyses the theoretical quarrels about the age of the first memory, the links with the characteristics of memory, the place of childhood memories in the forms of the biographical narrative with the current shift towards fiction, dominant themes among life events and relationship to the psychopathological clinic. The nature of the memory, the time elapsed between the moment it is placed and the moment it is narrated, seems difficult to specify. The same is true of the amplification or cancellation of what happened, especially as other life events intervened, sometimes traumatic. It analyses the underlying elements of self-knowledge and the deviations induced by the new pressures of the media world that make every story slip into fiction.
ISSN:0003-4487
1769-6631
DOI:10.1016/j.amp.2021.07.003