Savoir lire le corps de l’autre : la biographie hagiographique et le travail de la preuve (autour des Vies de Marthe d’Oraison et Agnès d’Aquillenqui)

Explorant en parallèle le parcours de deux figures spirituelles du 17e siècle mortes en odeur de sainteté et qui ont fait l’objet de plusieurs Vies, cet article tente de souligner dans quelle mesure la corporalité peut jouer un rôle dans la démonstration, par les biographes, d’une évidence de sainte...

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Published inLes dossiers du Grihl Vol. 9; no. 1
Main Author Gimaret, Antoinette
Format Journal Article
LanguageEnglish
Published Grihl / CRH - EHESS 18.11.2015
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Summary:Explorant en parallèle le parcours de deux figures spirituelles du 17e siècle mortes en odeur de sainteté et qui ont fait l’objet de plusieurs Vies, cet article tente de souligner dans quelle mesure la corporalité peut jouer un rôle dans la démonstration, par les biographes, d’une évidence de sainteté et comment cette question du corps peut éclairer les liens entre sainteté canonique et non canonique, dans un contexte où il est défendu de désigner comme sainte une figure qui n’a pas été reconnue officiellement par Rome. Le propos évoque tout d’abord le fait que le corps fonctionne ici comme preuve, lieu épiphanique de la manifestation de qualités ou d’états sanctifiants. Il souligne ensuite comment les biographes opèrent autour de ce corps un travail de figuration afin de le rendre canonisable, transformant le corps singulier en lieu commun hagiographique. Il suggère enfin que ce travail de figuration équivaut, en l’absence de sainteté officielle, à une procédure d’acceptabilité de l’extraordinaire corporel, au carrefour de l’admirable et de l’imitable, de la célébration et de la prudence.
ISSN:1958-9247
1958-9247
DOI:10.4000/dossiersgrihl.6355